Le développement du numérique au cours des vingt dernières années, qui ont vu l’émergence des « autoroutes de l’information » et l’essor des réseaux sociaux, bouleverse les modalités d’accès aux informations et aux savoirs et donc à la connaissance… Nous sommes passés d’une époque où les ressources étaient cantonnées aux bibliothèques (scolaire, municipale et parentale) et aux médias (télévision, radio, presse) à l’ère de la profusion d’informations. Aussi dans ce labyrinthe, il importe de guider nos élèves pour leur permettre d’acquérir une démarche efficace et pertinente, en particulier en Histoire-Géographie et EMC, mais aussi les alerter sur les risques de désinformation.

S’informer dans le monde du numérique

Le développement du numérique au cours des vingt dernières années, qui ont vu l’émergence des « autoroutes de l’information » et l’essor des réseaux sociaux, bouleverse les modalités d’accès aux informations et aux savoirs et donc à la connaissance… Nous sommes passés d’une époque où les ressources étaient cantonnées aux bibliothèques (scolaire, municipale et parentale) et aux médias (télévision, radio, presse) à l’ère de la profusion d’informations. Aussi dans ce labyrinthe, il importe de guider nos élèves pour leur permettre d’acquérir une démarche efficace et pertinente, en particulier en histoire-géographie et EMC, mais aussi les alerter sur les risques de désinformation.

copie d’écran du site https://cybermap.kaspersky.com/

Constats et enjeux

Quelles sont aujourd’hui les sources d’informations des élèves ? Pour quelles pratiques ?

Les études et les sondages sur le numérique montrent qu’avec l’usage de plus en plus massif des tablettes et des smartphones, internet tend à devenir la première source d’informations des jeunes générations, que ce soit pour entretenir les relations sociales, se tenir au courant de l’actualité ou accéder à un savoir encyclopédique. A l’inverse pour les usagers plus âgés (au-delà de 35 ans), la télévision est la première source d’information suivie d’internet puis des autres médias (radio, presse…). Il y a donc un décalage générationnel, en simplifiant entre le professeur et les élèves. La communauté éducative ne peut nier le phénomène et au contraire l’utiliser à des fins pédagogiques et plus généralement citoyennes (Éducation aux médias, Semaine de la presse…et pourquoi pas Semaine du numérique ?).

Deuxième constat important : contrairement aux idées reçues les élèves ne savent pas utiliser internet même s’ils sont très habiles dans la manipulation du clavier ou des différents boutons d’une tablette ou d’un smartphone…D’autre part, pour les jeunes générations, le rapport à l’outil informatique est essentiellement ludique mais c’est aussi un automatisme de la vie quotidienne censé répondre à tous leurs besoins et/ou à leur interrogations. En dehors du temps scolaire (et parfois pendant), l’élève est souvent face à son écran. Il utilise les réseaux, transmet un contenu sans la présence de son interlocuteur. Plus besoin d’apprendre par cœur, il peut retrouver l’information sur le web (blogues, wikis, postcasts, réseaux sociaux, moteurs de recherche…). L’élève est ainsi au cœur de son propre parcours : il est un apprenant, un diffuseur, un créateur d’informations.
Quelle est la place aujourd’hui de l’enseignant dans cet univers ? C’est une question que nous devons tous nous poser ? Diffuseur de savoir, de savoir-être…certes…mais il doit être aussi un guide, un accompagnateur car le web et le web 2 offrent des risques (voir organigramme). Doit-on par exemple rejeter Wikipédia ou au contraire en comprendre les ressorts pour l’utiliser dans nos pratiques pédagogiques et permettre ainsi à nos élèves d’en éviter les pièges. Nous ne pouvons ignorer cette révolution technologique et sociétale. Le rôle de l’enseignant ne s’en trouve pas amoindri mais au contraire enrichi.

Dernier constat : aujourd’hui, les outils nous accompagnent partout, faisant de nous des nomades numériques ; la recherche d’informations ne se fait plus seulement dans un cadre défini (la bibliothèque par exemple), mais dans n’importe quel lieu parfois improbable. Nous « pêchons » l’information pour immédiatement passer à autre chose : un zapping sans recul et sans réflexion a posteriori.

Comment utiliser l’outil numérique ? Quelles démarches et processus cognitifs sont impliqués lors d’une recherche d’information sur support électronique (on n’utilise pas un journal comme une tablette ou un smartphone) ? Comment montrer aux élèves la nécessité de dépasser « le regard zapping » pour un travail intellectuel beaucoup plus exigeant ? Des questions que les pédagogues doivent se poser pour permettre à chaque élève d’acquérir une autonomie tant au niveau de la recherche que de l’analyse de l’information.

Démarches et limites

En utilisant les outils numériques, on accède à une foule d’informations immédiates ou quasi-immédiates, de natures différentes, plus ou moins virtualisées, partagées et socialisées. Aussi la recherche d’informations avec un objectif précis (exposé par exemple) ou simplement par curiosité, est confrontée à plusieurs risques qu’il importe de déjouer par la mise en place de démarches pédagogiques (voir organigramme) :

1 – La désinformation

Afin de lutter contre ce risque, il n’existe aucune solution technique mais des méthodes à acquérir qui doivent devenir des automatismes : vérifier l’origine, la source des informations et leur pertinence (compétence cycle 3 Les recouper si nécessaire.

2 – « Le déluge informationnel »

Trop d’informations tue l’information. Comment repérer le vrai du faux ? Comment éviter le découragement de l’élève, son aveuglement, sa perte de repères ou à l’inverse sa volonté d’aller au plus vite et de sélectionner les informations de la première page (copier-coller). L’usager doit trouver, sélectionner et exploiter des informations. Le travail de filtrage, pour être efficace, nécessite d’apprendre à utiliser judicieusement les mots clés et de connaître la « philosophie » de chaque moteur de recherche employé, en n’hésitant pas à faire appel à plusieurs moteurs de recherche, notamment spécialisés comme Educasource, culture.fr, Edutheque,

3– L’immédiateté et la mobilité

Il faut se méfier de l’information en temps réel. D’où vient-elle ? L’information est-elle sérieuse ? A t-elle déjà été interprétée ? S’inscrit-elle dans le spectaculaire ou le sensationnel ? La source est-elle fiable ? Aussi il est indispensable de prendre du recul face à l’information en souscrivant à un travail d’analyse des sources et des informations données. Par exemple, on apprendra aux élèves à différencier une dépêche émise par l’AFP d’une rumeur sans origine identifiée.
D’autre part pendant longtemps les informations étaient contenues seulement dans des lieux fixes (l’école, la bibliothèque, l’encyclopédie…) sous le regard d’un acteur social identifié, véritable point de repère, le maître. Aujourd’hui l’élève est un nomade, parfois seul face à l’information qu’il reçoit… sans la personne capable de l’aider à sélectionner l’information ou simplement à en discuter. Il apparaît indispensable de former à l’évaluation de l’information de manière critique…

4– L’information partagée ou socialisée

Il y a quelques années les usagers du web accédaient directement à des sites d’informations animés par des journalistes ; ensuite les pratiques se sont recentrées essentiellement sur l’usage des moteurs de recherche : les mots clefs de nos requêtes nous amenaient à l’information. Aujourd’hui les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter tendent à devenir, notamment chez les jeunes, les principaux médias. On ne cherche plus l’information, on se la transmet de proche en proche. Nos amis sont des filtres devenant ainsi nos principaux prescripteurs d’informations. Paradoxalement, ces habitudes représentent un frein évident à la variété des opinions, l’ouverture d’esprit et l’esprit critique ; une éducation aux réseaux sociaux semble donc indispensable.

5 – La virtualisation de l’information

Lorsque l’élève consulte une page multimédia (texte, image, graphique, hypertexte…) la lecture devient une exploration beaucoup plus active que la lecture d’imprimé. Comment le système cognitif de l’élève parvient-il à prélever l’information importante dans une série continue de données issues de différents formats de présentation (texte, image, son, vidéo…), alors qu’il est sans cesse invité à « naviguer » d’un lien à l’autre ? Aussi il apparaît important de décoder pas à pas le document numérique en évaluant les différents supports et leurs sources correspondantes. Pour cela une série de démarches et de questions peuvent aider à la compréhension de la page web : Quelle information je recherche ? Les sources sont-elles fiables, connues ou inconnues ? Quelles sont les informations pertinentes ?quel contenu en extraire ? Comment l’intégrer ensuite aux informations déjà acquises ?

Des pistes pédagogiques en histoire-géographie et en EMC

Chacune des compétences évoquées plus haut peuvent être travaillées à travers des activités pédagogiques, en classe et à la maison, individuellement ou en groupe. La curiosité, la créativité, l’esprit critique doivent être particulièrement sollicités afin que les élèves ne restent pas passifs devant les écrans mais tirent pleinement parti des outils numériques.
On trouvera dans l’organigramme des pistes de réflexion pour la mise en œuvre de telles activités et chacune de ces activités sera accompagnées de sites et de logiciels. Ces pistes pédagogiques seront ainsi progressivement alimentées.

Un tableau qui vous propose des scénarios pédagogiques autour de la question de l’usage d’internet et des réseaux sociaux à l’école

Cliquer sur le PDF ci-dessous pour accéder au tableau qui propose des sites (cliquer sur les mots ou expressions soulignés en bleu)

L’article et l’organigramme au format PDF ci-dessous

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