Ce cours a été proposé à des élèves de Première et de Terminales dans le cadre de la préparation aux concours de Sciences-Po. De ce fait, il ne recoupe pas la totalité du programme de Première, mais une partie seulement. Il vise à montrer comment la question du genre, et l’intersectionnalité qu’elle oblige à penser, (classe, race, genre) peut nous permettre de mieux comprendre les évolutions fluctuantes du statut des femmes dans nos sociétés. Le cours devant se tenir en une heure, la mise en situation est magistrale dans l’ensemble, et les informations sur le sujet réduites pour être assimilées par nos lycéens.

Histoire des femmes et du genre en France depuis 1945.

Simone de Beauvoir écrivait en 1949 dans « Le deuxième sexe » : on ne naît pas femme, on le devient ! Cette phrase introduit d’emblée la condition féminine comme une condition sociale, allant bien au-delà de la seule définition sexuelle. Elle pose aussi la question du genre comme manière de comprendre les rapports de pouvoirs qui organisent la société. Cette question du genre relève de rapports de domination qui allient sphère publique et sphère privée.
Cependant de l’accession des femmes à la citoyenneté politique (en 1944) jusqu’à la parité même dans la mort, avec l’entrée au Panthéon en 2015 de Germaine Tillion, Geneviève De Gaulle-Anthonio avec Jean Zay et Pierre Brossolette, il semble que la condition féminine progresse en France. On passerait ainsi d’une situation de soumission, à une situation de domination, puis d’émancipation en lien avec l’après 1968, et la révolution sexuelle qui l’accompagne.
Face à ce progrès, qui n’aboutit pourtant pas à une situation égalitaire on pourra se demander si la différenciation sexuelle fûtun facteur de progrès pour la condition féminine en France ?
Pour y répondre, nous distinguerons trois moments : le premier allant de la Libération aux années 1960, c’est le temps ou les femmes en France passent de la soumission à la domination. Ensuite, les années 1960 et 1970 semblent constituer une cassure, et c’est le temps de l’émancipation féminine, et on se demandera si cette période ne voit pas naître une conscience de genre. Enfin, des années 1980 à nos jours, on observera que la réduction (mais pas l’annulation) des inégalités hommes/femmes semble aller de pair avec un progrès de la différenciation sexuelle, de manière paradoxale.
I. De la Libération aux années 1960 : les femmes françaises passent de la soumission à la domination :

A. L’accession à une citoyenneté politique dans un contexte de minorité :

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