Ce travail ne constitue pas à proprement parler une correction qu’il suffirait de reprendre au mot près. Il s’agit d‘un travail de réflexion qui vient servir de base à une réflexion personnelle afin de valider les acquis. Exemples précis, mise en perspective, travail sur des définitions précises des concepts, intégration des Jalons mais aussi élargissements nécessaires. Je propose ici à la fois les attendus pour des élèves de Terminale, mais aussi quelques explorations complémentaires pour montrer la richesse potentielle des approches.

 

Dans quelle mesure la gouvernance mondiale de l’environnement est-elle efficace ? Introduction

Attendus :

Pour l’introduction, on attendrait d’un élève qu’il:

  • Propose une accroche pertinente (citation, référence à l’actualité, etc.)
  • Définisse clairement les termes du sujet, particulièrement « gouvernance »
  • Formule une problématique analytique qui interroge véritablement cette gouvernance face aux défis environnementaux
  • Annonce un plan cohérent et progressif

La gouvernance mondiale de l’environnement désigne l’ensemble des mécanismes, règles, normes et institutions qui organisent l’action collective internationale face aux défis environnementaux. Elle implique une multiplicité d’acteurs (États, organisations internationales, ONG, entreprises, communautés scientifiques) dans un système de régulation à plusieurs échelles. Il faudra être attentif à ces points dans la copie, dans le choix des exemples.

 

Bornes chronologiques

On peut identifier plusieurs phases dans l’émergence de cette gouvernance. Il ne s’agit pas ici d’étudier le temps long dans la mesure où la gouvernance est un processus vraiment récent. Le piège serait donc se puiser de façon trop importante dans les logiques de l’Axe 1 ….

Prémices (1950-1970) : premières prises de conscience des problèmes environnementaux globaux.

Fondation (1972-1992) : de la Conférence de Stockholm (premier sommet mondial sur l’environnement) au Sommet de la Terre à Rio, qui marque la création de conventions majeures comme la CCNUCC.

Structuration (1992-2009) : mise en place des grands accords (Protocole de Kyoto en 1997) et développement institutionnel.

Crise et renouveau (2009-2015) : de l’échec de Copenhague à l’Accord de Paris, révélant les limites et les nouvelles dynamiques.

Période contemporaine (depuis 2015) : mise en œuvre difficile des accords et montée en puissance des acteurs non-étatiques.

En somme il s’agit de montrer comme cette gouvernance a longtemps souffert d’une lecture partielle et partiale des réalités entre les négociations climatiques et la réalité économique mondiale, créant une approche climatique parfois semblant déconnectée des véritables enjeux géopolitiques et énergétiques.

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Accroche classique :

Nous n’héritons pas de la Terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants » – cette citation attribuée à Antoine de Saint-Exupéry citant un proverbe africain illustre parfaitement le défi fondamental auquel est confrontée la gouvernance environnementale mondiale : concilier les intérêts immédiats des États avec la responsabilité collective envers les générations futures. En 2006, le documentaire d’Al Gore « Une vérité qui dérange » popularisait auprès du grand public l’urgence climatique, témoignant de la montée en puissance des préoccupations environnementales dans le débat public mondial.

Accroche décalée puisant dans un autre thème du programme :

*En 1648, les traités de Westphalie établissaient un système international fondé sur la souveraineté absolue des États sur leur territoire. Trois siècles et demi plus tard, face aux défis environnementaux qui ignorent les frontières, ce principe westphalien se trouve profondément questionné. Comment gouverner collectivement des biens communs planétaires – climat, biodiversité, océans – tout en respectant la souveraineté nationale ? De la conférence de Stockholm en 1972 à l’Accord de Paris en 2015, la construction d’une gouvernance mondiale de l’environnement témoigne de cette tension fondamentale entre la nature transfrontalière des problèmes écologiques et un système international structuré par le principe de souveraineté.

4 Accroches moins classiques à partir de film ou de supports de Pop Culture :

*En 2004, le réalisateur Roland Emmerich dépeint dans Le Jour d’après un monde confronté à un dérèglement climatique brutal et catastrophique. Si la science contredit le scénario d’un refroidissement soudain, le film soulève une question fondamentale : comment les institutions internationales peuvent-elles anticiper et gérer collectivement les bouleversements environnementaux planétaires ? Au-delà de la fiction hollywoodienne, cette interrogation est au cœur des efforts réels de construction d’une gouvernance mondiale de l’environnement depuis les années 1970. De la conférence de Stockholm à l’Accord de Paris, l’humanité tente d’élaborer des réponses collectives à des défis qui transcendent les frontières nationales.

*Dans Nausicaä de la Vallée du Vent  (1982-1994), le mangaka Hayao Miyazaki imagine un monde post-apocalyptique où les humains survivent dans quelques enclaves, confrontés à une nature devenue toxique suite aux erreurs du passé. Cette œuvre visionnaire questionne notre rapport à l’environnement et notre capacité à coopérer face aux crises écologiques. La ‘Mer de la Corruption’, cette forêt toxique qui s’étend inexorablement, symbolise les défis transfrontaliers auxquels est confrontée notre planète. À l’image des royaumes divisés de Nausicaä qui peinent à s’unir, la gouvernance mondiale de l’environnement révèle les tensions entre souveraineté nationale et nécessité d’action collective face aux enjeux environnementaux.

*Dans  Le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien, le Conseil d’Elrond réunit les représentants des différents peuples de la Terre du Milieu pour décider du sort de l’Anneau unique. Cette assemblée extraordinaire, qui parvient malgré les tensions à forger une alliance fragile face à une menace commune, n’est pas sans rappeler les grandes conférences environnementales mondiales. De Stockholm à Paris, en passant par Rio et Kyoto, ces ‘conseils planétaires’ tentent, avec des succès variables, d’unir États, organisations et sociétés civiles face aux périls environnementaux. Comme dans l’œuvre de Tolkien, ces négociations révèlent à la fois la possibilité d’une action collective et les profondes divisions qui traversent notre monde.

*Dans Dune de Frank Herbert, la planète Arrakis, avec son écosystème désertique unique et sa ressource précieuse, l’Épice, fait l’objet de convoitises et de conflits qui transcendent les intérêts locaux. La gouvernance de cette planète, disputée entre l’Empire, les Grandes Maisons et les Fremen autochtones, offre une métaphore saisissante des enjeux de la gouvernance environnementale terrestre. Notre planète bleue, comme Arrakis, voit ses ressources et son climat faire l’objet de négociations complexes où s’entremêlent intérêts nationaux, considérations économiques et préoccupations écologiques. L’émergence progressive d’institutions et d’accords internationaux depuis 1972 témoigne de cette tentative d’orchestrer une réponse collective aux défis environnementaux, dans un monde traversé par de multiples rivalités.

 

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