Quand on veut bien préparer ses élèves, rien de tel que de reprendre les sujets de l’examen… Vous trouverez ici les annales des années précédentes, classées par exercice, du plus récent au plus ancien.

Dissertations sur le patrimoine

  • Le patrimoine : un enjeu de tensions dans le monde ? Métropole, jour 2 (2024)
  • La valorisation et la protection du patrimoine en France : acteurs, enjeux, limites. Centres étrangers Afrique, jour 2 (2024)
  • Protection et valorisation du patrimoine en France. Métropole, jour 2 (2023)
  • Existe-t-il, depuis le XIXe siècle, une politique française de préservation et de valorisation du patrimoine ? Polynésie, jour 2 (2023). 
  • Pourquoi protéger le patrimoine dans le monde ? Centres étrangers, Afrique, jour 1 (2023). 
  • Développement économique et protection du patrimoine dans le monde. Asie, jour 1 (2023). 
  • La valorisation du patrimoine dans le monde : atout ou menace pour sa préservation ? La Réunion, jour 1 (2023)
  • Comment le patrimoine contribue-t-il au rayonnement mondial de la France ? Liban, jour 2 (2023)
  • Développement urbain et patrimoine sont-ils conciliables ? (Votre réflexion s’appuiera sur l’exemple de la France). Asie, jour 2 (2021).
  • Le patrimoine : un objet politique et géopolitique (vous envisagerez le sujet à différentes échelles). Centres étrangers, Afrique, jour 2 (2021).
  • Le patrimoine français, quels enjeux économiques et diplomatiques ? Métropole, candidats libres, jour 2 (2021). 
  • Quelles sont les finalités de la valorisation du patrimoine en France ? Métropole, jour 1 (2021). 
  • Le patrimoine, héritage du passé ou construction mémorielle ? Sujet Zéro 3 (2021). 
  • Le patrimoine et le tourisme. Métropole, sujet de remplacement 2 (2021)

Études critiques de document sur le patrimoine


Enjeux de la valorisation et de la protection du patrimoine vénitien (Amérique du Nord, Jour 2, 2024).

En analysant les documents, en les confrontant et en vous appuyant sur vos connaissances, vous montrerez les enjeux de l’exploitation du patrimoine vénitien.

Document 1 :

Avec ses 30 millions de touristes pour 50 000 habitants, Venise ne vit presque uniquement que du tourisme et de sa fonction de centre culturel au rayonnement mondial. Sa richesse architecturale unique, son patrimoine et sa morphologie urbaine conservés depuis le Moyen Âge et la Renaissance, mais également ses caractéristiques paysagères et culturelles remarquables, notamment avec sa lagune, ses canaux et gondoles, en font un lieu d’exception devenu incontournable pour les touristes du monde entier.

Si cet engouement a pu constituer, au départ, un réel apport pour Venise et les villes alentour, notamment en termes de notoriété et de retombées économiques, celui-ci est aujourd’hui devenu incontrôlable. Et pour cause, la ville s’est progressivement transformée pour accueillir de plus en plus de touristes. Résultat aujourd’hui, et depuis plusieurs années déjà, Venise se vide littéralement de ses habitants qui subissent au quotidien ce tourisme de masse. En à peine 40 ans, la population de la ville a été divisée par deux et la ville ne compte plus désormais que 52 000 habitants permanents. Symbole puissant de cette curieuse dynamique de reflux, le maire de Venise lui-même n’habite plus la ville. […] Ce volume de touristes qui afflue vers une ville striée de canaux, très dépendante du transport par bateaux, représente aussi une nuisance quotidienne pour les habitants. En effet, trop nombreux sont les groupes de touristes qui s’agglutinent pour prendre des photos de monuments ou de ponts, rendant à certaines heures, difficiles voire impossibles les déplacements quotidiens des habitants de la vieille ville. Un problème pour les Vénitiens qui voient leur qualité de vie se dégrader. L’administration municipale, premier témoin des effets négatifs du tourisme sur la ville, s’est vue dans l’obligation de lancer une campagne, nommée
#EnjoyRespectVenezia, accompagnée d’amendes, pour réduire les nuisances causées par les touristes : baignade dans les canaux, nourrissage des oiseaux, pique-niques improvisés un peu partout, déchets sauvages…

Jusqu’à présent, Venise vivait principalement des retombées directes ou indirectes de l’industrie touristique, avec 85% de touristes étrangers venant chaque année et environ 65% de sa population qui travaille dans le secteur. Particulièrement touchée par la [pandémie de CoVid-19], en quelques mois Venise a pris des allures de ville fantôme, et connu un sérieux coup d’arrêt venant réinterroger en profondeur l’économie de son territoire. […] Les navires de croisière jouent également un rôle particulier pour la ville de Venise. Environ 600 bateaux de ce type y accostent tous les ans, soit l’équivalent de 8 à 10 par jour. […] Leurs passages représentent un premier danger pour la ville car ils entraînent bien souvent la création de vagues recouvrant partiellement la ville et déstabilisent la vase provoquant l’érosion des fonds marins, contribuant ainsi à l’enfoncement de la ville. Leurs passages fragilisent, de plus, la base des immeubles construits au fil de l’eau. D’autre part, des accidents ont eu lieu au cours de l’année 2019. Suite à une panne moteur, le navire de croisière MSC Opera a heurté le quai auquel il voulait s’amarrer, créant des dégâts matériels importants et une grande frayeur parmi les touristes et habitants présents. […] Face à ces constats pouvant porter lourdement atteinte au patrimoine vénitien, l’UNESCO a, dès 2016, engagé des mesures et exigé que les bateaux ne puissent plus s’amarrer au niveau de la place Saint-Marc, sans quoi elle menaçait d’inscrire Venise sur la liste des sites du patrimoine mondial en péril.

Source : Cabinet d’architectes LDV Studio-urbain, « Venise, une ville née et construite par et pour le
tourisme », 17 février 2022

Document 2 :
Manuel Silvestri, « Touristes place Saint-Marc, un jour où elle est envahie par les eaux », octobre
2018, agence Reuters

 


Les frises du Parthénon, un patrimoine au cœur de conflits (Amérique du Nord, Jour 1, 2024)

En analysant les documents, en les confrontant et en vous appuyant sur vos connaissances, vous montrerez que les frises du Parthénon sont au cœur d’enjeux multiples et font l’objet de conflits.

Document 1 :

Une décision ferme et définitive. Mercredi 11 janvier, Londres a annoncé maintenir les frises du Parthénon en exposition au sein du British Museum, douchant ainsi les espoirs d’Athènes, qui voulait tant le retour de ce trésor sur ses terres. « J’ai été très claire à ce sujet : je ne pense pas qu’elles devraient retourner en Grèce », a déclaré la ministre de la Culture Michele Donelan sur la BBC à propos de ce dossier épineux au cœur de tensions entre Londres et Athènes.
Depuis des décennies, la Grèce demande la restitution d’une frise de 75 mètres détachée du Parthénon ainsi que d’une des célèbres cariatides provenant de l’Erechtheion, petit temple antique également sur le rocher de l’Acropole, toutes deux pièces maîtresses du British Museum. Londres affirme que les sculptures ont été « acquises légalement » en 1802 par le diplomate britannique Lord Elgin, qui les a revendues au British Museum. Mais la Grèce soutient qu’elles ont été l’objet d’un « pillage » alors que le pays était sous occupation ottomane. La restitution des frises du Parthénon est un sujet hautement sensible en Grèce. Au musée de l’Acropole, un espace laissé vide est d’ailleurs réservé à cette frise.
Le 4 janvier, le journal britannique The Telegraph a réveillé l’espoir des Grecs en révélant que le président du British Museum, George Osborne, était en train de conclure un accord avec Athènes pour le retour en Grèce de ces trésors, dans le cadre d’un prêt à long terme, un « échange culturel » qui permettrait de contourner une loi britannique empêchant le musée londonien de démanteler sa collection. Les propos mercredi de la ministre de la Culture représentent donc une douche froide.
« Nous ne devrions pas les renvoyer [les frises, NDLR], et en fait elles appartiennent au Royaume-Uni, où nous avons pris soin d’elles longtemps », a-t-elle dit. Le président du British Museum George Osborne « ne va pas les renvoyer. Ce n’est pas son intention. Il n’a aucun désir de le faire », a balayé la ministre. Elle semble écarter le prêt à long terme qui avait été évoqué : « Ce n’est certainement pas ce qu’il prévoit non plus. » Dans le podcast News Agents, la ministre a estimé que l’idée de prêts sur 100 ans n’était « pas du tout dans l’esprit de la législation ».
Lundi, un porte-parole du gouvernement grec a admis que les négociations avec le British Museum n’étaient « pas faciles ». « Nous avons parcouru un long chemin, on a fait des pas (en avant) et les efforts continuent », a-t-il dit. «L’objectif est le retour définitif » des frises, a insisté ce porte-parole, car la Grèce « ne reconnaît ni la possession ni la propriété [de ces œuvres] par le British Museum. »
La pression s’est accentuée ces dernières années, dans le sillage des mouvements contre le racisme, pour que les musées occidentaux rendent des œuvres, notamment obtenues en période coloniale, à leur pays d’origine. La ministre britannique a d’ailleurs dit craindre qu’un retour des frises du Parthénon n’ouvre « la boîte de Pandore ». « C’est une pente très glissante », a-t-elle souligné.

Source : « Londres refuse de rendre les frises du Parthénon à la Grèce », Agence France Presse
dans le journal Le Point.fr, 12 janvier 2023

Document 2 :

Sources :
– Site internet du ministère grec des affaires étrangères (mfa.gr) ;
– Site internet du British Museum (britishmuseum.org) ;
– Site internet du Musée de l’Acropole (theacropolismuseum.gr) ;
– donnéesmondiales.com ;
– artnewspaper.fr.


Le patrimoine, facteur de puissance de la France (Métropole, jour 1, 2023)

Le corrigé des Clionautes est disponible. 

En analysant les documents, en les confrontant et en vous appuyant sur vos connaissances, montrez comment la spécificité du patrimoine français est un outil au service du rayonnement de la France dans le monde.

Document 1 :
Source : dîner d’État à Versailles le 1er juin 1961, photographie de Cornell Capa, Centre international de la photographie, New York
Document 2 :

M. Guy Savoy a estimé que le projet de candidature auprès de l’UNESCO visait à faire prendre conscience aux Français de la grande diversité de notre patrimoine culinaire, des spécialités de l’ensemble de nos régions, mais aussi de nos métiers de bouche. En effet, tout le monde n’a pas connaissance de cette grande richesse de nos territoires. Or, cette diversité est véritablement propre à la France : le nombre de variétés de pains et de fromages en est une illustration.

Il a souligné que ce patrimoine, issu des spécificités de nos terroirs, de l’observation et du savoir-faire des hommes, fait pleinement partie de notre culture. Il renvoie, en amont, à l’ensemble de notre filière agricole.

Par ailleurs, il a indiqué qu’un grand nombre de chefs français sont sollicités à l’étranger et y exportent leur savoir-faire : tel est le cas, par exemple, au Japon, où beaucoup de restaurants « trois étoiles » ont un chef français. Mais la demande s’accroît fortement, ces dernières années, dans des pays comme la Russie, l’Ukraine ou l’Inde.

À cet égard, il a indiqué qu’il avait été contacté pour participer à un projet d’école hôtelière à Pondichéry : le développement d’une classe moyenne en Inde crée en effet une très forte demande en ce domaine.

Il a souligné, ensuite, l’impact de ce patrimoine gastronomique en termes économique et touristique. Citant un récent article paru dans Le Monde, il a fait observer que le chiffre d’affaires tiré de l’exportation des vins français représentait l’équivalent de 180 Airbus… Cependant, il a indiqué qu’il restait des efforts à faire, dans un grand nombre de domaines, pour renforcer l’attractivité de notre pays et donc valoriser notre grand potentiel.

Il a précisé, ensuite, qu’il faisait appel à plus de 460 fournisseurs pour l’approvisionnement de son restaurant. Des personnes de 14 nationalités y travaillent, dans un esprit de respect réciproque et d’épanouissement dans le travail.

Il a souhaité que l’école et les institutions relaient un message fort pour revaloriser les métiers de bouche et leur « redonner de la noblesse ».

Source : compte-rendu de l’audition du chef étoilé Guy Savoy, Rapport d’information sur l’inscription de la gastronomie au patrimoine immatériel de l’UNESCO rédigé au nom de la commission des Affaires culturelles du Sénat, 2008


Le patrimoine, une question stratégique pour la France (Polynésie, jour 1, 2023)

En analysant les documents, en les confrontant et en vous appuyant sur vos connaissances, montrez que le patrimoine est, depuis le XIXe siècle,  mobilisé au service de la France.

Document 1 :

Réception offerte à la reine Victoria et au prince Albert par l’Empereur Napoléon III au château de Versailles, le 25 août 1855.

« C’est à Versailles, dans le palais de Louis XIV que l’Empereur Napoléon III offre à la reine d’Angleterre les magnificences les plus splendides de la Cour ; il y ranime pour elle les nobles plaisirs et les pompes depuis longtemps éteintes du grand roi », écrivait le Moniteur universel, le 29 août 1855, quelques heures après que le couple royal anglais se fut éloigné des côtes françaises. Il faut dire qu’on n’avait pas déployé autant d’apparat depuis des lustres […].

Pendant plusieurs semaines, les préparatifs allèrent bon train et occupèrent l’ensemble des administrations de la Maison de l’Empereur et le personnel du domaine. On arrosa les routes de Versailles à Sèvres et de Sèvres à Saint-Cloud […], on épousseta les grands appartements, les escaliers, les vestibules et la chapelle. […]

Le château resplendissait comme en plein jour. […] La statue équestre de Louis XIV disparaissait sous une exubérance de plantes exotiques. […]. À l’entrée de la Galerie des Glaces, transformée en salle de bal, on ne voyait que fleurs et lumières. Au centre et faisant face au parc, se dressait la tribune impériale, rouge et or. Aux quatre angles s’élevaient les estrades pour les orchestres masqués par des massifs de dahlias, de pivoines et de lauriers roses. […] On avait converti l’opéra en salle de banquet et dressé au parterre 40 tables de 15 couverts somptueusement servies. Les souverains, qui soupèrent dans la loge impériale, dominaient l’assistance. […]

Le prince Albert* fut impressionné par cette superposition des époques qui tendait à faire perdre tout repère par rapport au temps. « Si nombreuses étaient les impressions étranges causées par les contrastes entre le passé et le présent, qu’on restait pensif et silencieux plus qu’on aurait dû l’être » écrivit-il à son oncle Léopold, le roi des Belges, dès son retour à Londres. […]

Sous la direction d’Eugénie**, qui en avait tracé les grandes lignes, [on] avait conçu un décor figurant la façade du château de Windsor. Lisons la relation qu’en a laissé le correspondant du Moniteur universel. « À 10 heures, [leurs majestés] se sont dirigées vers les balcons qui leur avaient été réservés […] pour voir le feu d’artifice […]. 200 coups de canon (une idée de l’Empereur) ont été tirés pendant que les fusées et les bombes décrivaient en l’air leurs sillons lumineux ou éclataient en pluie d’étoiles de mille couleurs puis, quand le nuage de fumée s’est déchiré tout à coup pour laisser paraître à l’horizon les tours et les créneaux du château de Windsor, une immense acclamation a retenti dans la foule. En ce moment, deux orchestres, placés dans l’Orangerie, ont fait entendre le God save the Queen. » Windsor à Versailles, qu’imaginer de mieux pour illustrer l’alliance « des deux plus grandes nations de l’Occident ». « Une fort aimable attention », dira Victoria. L’opération de séduction avait réussi à merveille. La reine s’avoua conquise par la personnalité de Napoléon.

Christophe Pincemaille, « Essai sur les fêtes officielles à Versailles sous le Second Empire »,

Versalia, Revue de la Société des Amis de Versailles, 2000.

* Époux de la reine Victoria.

** Épouse de Napoléon III, impératrice des Français.

Document 2 :

« Le 5 novembre 2019, le Président de la République a inauguré l’antenne du Centre Pompidou à Shanghai, consacrant le rayonnement de la culture française à l’international. Depuis le Louvre Abu Dhabi jusqu’au Centre Pompidou Malaga, retour sur une réussite exceptionnelle, celle des musées français à l’export. »

Ministère de la Culture (culture.gouv.fr), d’après une infographie créée en 2017, page mise à jour le 5 novembre 2019.

Valorisation et protection du patrimoine (Asie, jour 2, 2023)

En analysant les documents, en les confrontant et en vous appuyant sur vos connaissances, vous montrerez comment le patrimoine contribue-t-il au rayonnement de la France ?

Document 1 : 

Le Comité,

1. Prend note que la France a proposé la candidature du repas gastronomique des Français en vue de son inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, décrit comme suit :

Le repas gastronomique des Français est une pratique sociale coutumière destinée à célébrer les moments les plus importants de la vie des individus et des groupes, tels que naissances, mariages, anniversaires, succès et retrouvailles. Il s’agit d’un repas festif dont les convives pratiquent, pour cette occasion, l’art du « bien manger » et du « bien boire ». Le repas gastronomique met l’accent sur le fait d’être bien ensemble, le plaisir du goût, l’harmonie entre l’être humain et les productions de la nature. Parmi ses composantes importantes figurent : le choix attentif des mets parmi un corpus de recettes qui ne cesse de s’enrichir ; l’achat de bons produits, de préférence locaux, dont les saveurs s’accordent bien ensemble ; le mariage entre mets et vins ; la décoration de la table ; et une gestuelle spécifique pendant la dégustation (humer et goûter ce qui est servi à table). Le repas gastronomique doit respecter un schéma bien arrêté : il commence par un apéritif et se termine par un digestif, avec entre les deux au moins quatre plats, à savoir une entrée, du poisson et/ou de la viande avec des légumes, du fromage et un dessert. Des personnes reconnues comme étant des gastronomes, qui possèdent une connaissance approfondie de la tradition et en préservent la mémoire, veillent à la pratique vivante des rites et contribuent ainsi à leur transmission orale et/ou écrite, aux jeunes générations en particulier. Le repas gastronomique resserre le cercle familial et amical et, plus généralement, renforce les liens sociaux.

2. Décide que, d’après l’information fournie dans le dossier de candidature n 00437, le repas gastronomique des Français satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative comme suit :

R.1 : Le repas gastronomique des Français joue un rôle social actif dans sa communauté et il est transmis de génération en génération comme partie intégrante de son identité ;

R.2 : Son inscription sur la Liste représentative pourrait contribuer à une plus grande visibilité du patrimoine culturel immatériel, en tant que catalyseur pour le respect mutuel et le dialogue interculturel ;

R.3 : Les mesures de sauvegarde reflètent l’engagement de la communauté, des autorités françaises et des ONG à renforcer sa transmission, notamment à travers le système éducatif, tout en encourageant la recherche et la promotion ;

R.4 : La candidature a été présentée à la suite d’une large et active participation des communautés à travers le pays à des réunions, des débats et des enquêtes, et de nombreuses institutions et associations ont donné leur consentement libre, préalable et éclairé ;

R.5 : Le repas gastronomique des Français est inscrit dans l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel de la France, établi par la Mission d’ethnologie du Ministère de la culture.

3. Inscrit le repas gastronomique des Français sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Source : La décision 5.COM 6.14 du Comité intergouvernemental de sauvegarde du
patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, Nairobi, Kenya, 2010.

Document 2 : Photo du dîner d’Etat offert au président de la République populaire de Chine Xi Jinping dans la salle des fêtes de l’Elysée le 25 mars 2019.

NON FOURNI


Le patrimoine face au tourisme de masse (Liban, jour 1, 2023)

En analysant le document et en vous appuyant sur vos connaissances, répondez à la question suivante : la préservation du patrimoine est-elle conciliable avec le tourisme de masse ?

Venise va mettre en place une taxe à l’entrée de la ville, et espère endiguer le tourisme de masse dont elle souffre, comme d’autres villes dans le monde. […]

Cette nouvelle taxe devrait rapporter entre 40 et 50 millions d’euros, selon le journal Repubblica, qui serviraient notamment à financer le coût du nettoyage de la cité des Doges, salie par le passage des 28 millions de touristes qui déambulent chaque année entre les célèbres canaux. Elle devrait surtout freiner la fréquentation de la ville. En effet, vivre à Venise est devenu insupportable pour ses habitants, qui dénoncent le tourisme de masse qui les a envahis. Pire, cela menacerait la ville elle-même, à l’image de ces paquebots de croisière qui peuvent s’approcher très près de la cité classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, et dont les remous peuvent endommager les fondations des bâtiments. À tel point que l’organisation [l’UNESCO] avait tiré la sonnette d’alarme en 2016, menaçant de placer Venise sur la liste des sites du Patrimoine mondial en péril si rien n’était fait pour la préserver. […]

Venise est loin d’être la seule ville à faire face à une telle pression du tourisme. Selon l’Organisation mondiale du tourisme, les arrivées de touristes internationaux ont grimpé de 7 % dans le monde en 2017, pour s’établir à 1 322 milliards. Pour préserver les villes et leurs habitants des effets négatifs du tourisme de masse, de plus en plus de pouvoirs publics durcissent le ton. À Barcelone (Espagne), difficile de traverser le centre-ville sans croiser des banderoles « Tourist Go Home » (« touriste rentre chez toi »). Les Barcelonais dénoncent depuis plusieurs années le développement exacerbé des locations Airbnb* dans leur ville, qui augmente les loyers et les chasse du centre au profit des touristes. C’est à coup d’amendes que la mairie espère faire plier les loueurs et la plateforme elle-même pour mieux les réguler. Pour être préservés, certains sites touristiques sont aussi devenus payants, tel le parc Guëll**. Désormais, seules 400 personnes sont autorisées à y être présentes simultanément.

Amsterdam, aux Pays-Bas, a quant à elle adopté en mai dernier un vaste plan pour mieux contrôler le tourisme. Augmentation des taxes touristiques, encadrement plus strict des calèches et beer-bikes***, cars et bateaux touristiques bannis du centre-ville… La mairie a décidé de serrer la vis. Comme dans la capitale catalane, les locations Airbnb vont être restreintes. Elles seront limitées à 30 jours dans le centre-ville. Celles de courte durée pourraient même être interdites dans certains quartiers pour préserver les logements des habitants.

Dans un document présentant ses mesures, la mairie se justifiait en rappelant que « les nuisances, l’affluence et les détritus placent certains quartiers sous une pression extrême ». « Le tourisme fait partie de la culture internationale d’Amsterdam, et nous devons le chérir, mais les côtés positifs du tourisme – les emplois et les revenus pour la ville – sont éclipsés par les côtés négatifs […] ».

* Airbnb est une plateforme de réservation en ligne d’hébergement.

** Parc de Barcelone, inscrit en 1984 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

***Les beer-bikes sont des bars à bière ambulants.

Source : Thibaut Déléaz, « Venise, Amsterdam, Barcelone… Face au tourisme de
masse, les villes serrent la vis. », Le Point.fr, 01/01/2019


Enjeux géopolitiques de la protection et de la restauration du patrimoine (Amérique du Nord, jour 1, 2021)

En analysant le document et en vous appuyant sur vos connaissances, vous montrerez que la destruction, la protection et la restauration du patrimoine constituent des enjeux géopolitiques impliquant de multiples acteurs.

Document 1 : Protéger le patrimoine africain, une mission impliquant de multiples acteurs.

Du Mali à la Centrafrique, l’armée de terre [française] songe à s’investir dans la préservation des biens culturels, notamment pour être mieux acceptée par les populations locales.

Protéger les mausolées de Tombouctou ou aider à la reconstruction du musée national ethnographique de Bangui peut-il aider les militaires français à être mieux acceptés par les populations civiles du Sahel ? Alors que les manifestations de rejet contre la force « Barkhane » se multiplient au Mali, la question du renforcement des actions de protection du patrimoine culturel est ouvertement posée.

« Les armées sont sur le terrain et elles ont des compétences. La protection du patrimoine culturel peut contribuer à l’acceptation de la force », a expliqué le général Dominique Cambournac, responsable de la Délégation au patrimoine de l’armée de terre (Delpat) et, à ce titre, à la tête d’une « unité » de seize conservateurs de musée, lors d’un séminaire sur « les conflits armés et le patrimoine » organisé le jeudi 10 octobre à Paris par le ministère de la culture et celui des armées.

[…] Au Mali, dont il revient, le capitaine Timothée Le Berre imagine que lui ou un de ses homologues pourrait jouer un rôle de coordinateur du réseau de professionnels du patrimoine qui travaillent dans le pays : « Les acteurs militaires possèdent encore une liberté de mouvement sur ce territoire. Nous devons inscrire la protection du patrimoine dans une dynamique globale. C’est un des éléments fédérateurs des sociétés. »

Détruire l’identité de l’adversaire

[…] Dans les pays, comme la France, signataires de la convention de l’Unesco de 1954 sur la protection des biens culturels en cas de conflit armé, le sort du patrimoine est depuis longtemps intégré aux réflexions des états-majors lorsqu’il s’agit de planifier des opérations. « Les sites qui appartiennent au patrimoine mondial de l’Unesco ou figurent sur les listes nationales des biens culturels remarquables sont systématiquement répertoriés, rappelle Mickael Dupenloup, de la direction juridique du ministère des armées. Ces lieux ne peuvent pas être la cible d’attaques, sauf pour “nécessité militaire impérieuse”. »

Après la destruction des mausolées de Tombouctou par le groupe islamiste Ansar Dine en 2012, l’Unesco a fait réaliser par le Centre international de la construction en terre (Craterre-Ensag, à Grenoble) un passeport du patrimoine du nord du Mali, répertoriant et cartographiant les sites culturels majeurs dans les villes de Tombouctou, Gao et Kidal. Ce document avait été distribué aux forces maliennes et à l’armée française avant qu’elles reprennent la cité célèbre depuis le MoyenAge.

La Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), déployée à partir de 2013, a été la première mission de paix à intégrer dans son mandat la protection du patrimoine, actant l’évolution vers des conflits où les dégâts sur les biens culturels résultent de plus en plus d’actions délibérées pour détruire le passé et l’identité de l’adversaire. […]

Au Cameroun, des sanctuaires mis à sac 

Ce rôle spécifique de la Minusma n’a cependant pas été maintenu dans les dernières résolutions adoptées à New York pour prolonger son mandat. Est-ce parce que le danger est jugé écarté ? A l’Unesco, Lazare Eloundou Assomo, directeur pour la culture et les situations d’urgence, assure que le travail de sensibilisation des armées continue : « Des actions de formation sont régulièrement organisées auprès des troupes participant aux missions des Nations unies. »

L’idée de fabriquer d’autres passeports du patrimoine serait toujours envisagée. A commencer par celui du Cameroun, où, fin septembre, le Bataillon d’intervention rapide (BIR), une unité d’élite de l’armée [camerounaise], se serait livré au sac de sanctuaires dans le palais de Bafut, candidat au patrimoine mondial de l’Unesco. […]

Que ce soit dans les enceintes internationales ou au sein du ministère des armées, à Paris, tout tient finalement à une question de moyens. Et même si tout le monde s’accorde à dire que la protection du patrimoine culturel est un élément essentiel dans la construction de la paix, les contraintes budgétaires restent une limite pour faire davantage. Au Mali ou en Centrafrique, les initiatives de la Delpat ont pour l’instant dû se glisser dans les missions traditionnelles des troupes françaises.

Source : Laurence Caramel, Le Monde (site web), lundi 28 octobre 2019

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/10/28/proteger-le-patrimoine-africain-une-missionpour-les-militaires-francais_6017240_3212.html [Consulté le 20 août 2020]


L’importance du patrimoine à différentes échelles (Centres étrangers, Afrique, jour 1 (2021)

En analysant le document et en vous appuyant sur vos connaissances, montrez l’importance du patrimoine à différentes échelles.

Ahmad Al Faqi Al Mahdi a été reconnu coupable de crime de guerre par la Cour pénale internationale pour avoir participé à la destruction, en 2012, de dix monuments religieux et historiques à Tombouctou.

Vous avez reconnu votre responsabilité dans l’attaque et la destruction de neuf mausolées et d’une partie de la mosquée Sidi Yahia à Tombouctou en 2012, attaques que vous avez vous-même organisées et dirigées. À quel titre avez-vous agi et pour quelles raisons ?

J’étais alors à la tête de la Hesba, l’une des quatre structures administratives du groupe Ansar Dine, associé à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), qui avait occupé le nord du Mali en 2012 et avait installé son quartier général à Tombouctou en avril, après avoir chassé les combattants du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA*).

Il revenait à la Hesba, dont la mission est de « promouvoir la vertu et prévenir le vice », de combattre tous les actes qui contreviennent aux préceptes de l’islam, selon la vision de ce mouvement. Les mausolées de Tombouctou étaient considérés comme l’incarnation de tels actes pour deux motifs : d’abord la manière dont les fidèles pratiquaient la prière jugée impie, ensuite l’existence de bâtiments édifiés au-dessus des tombeaux. Une fois la décision de détruire les mausolées prise par le commandement, j’ai reçu ordre de l’appliquer avec les troupes placées sous mon autorité. Je me suis exécuté avec rigueur, comme je l’ai toujours fait dans mon travail.

Qui a pris la décision de la destruction ? L’aviez-vous approuvée ?

Il était de mon devoir, dans le cadre de ma fonction, de combattre les pratiques considérées comme contraires aux préceptes de l’islam. Je contrôlais moi-même, avec mes soldats, les comportements de la population. Je me rendais régulièrement dans les mausolées, je dispensais explications et conseils. Je donnais aussi des cours à la radio locale… L’ordre de destruction est arrivé d’en haut, du commandant d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghali, qui a pris cette décision sous l’influence de son entourage, notamment des conseillers d’AQMI. L’objectif de ces groupes est d’imposer à la population leur idéologie, issue de la doctrine wahabite. Stratégiquement, Al-Qaïda cherche à s’illustrer par des actions spectaculaires pour gagner de nouveaux adeptes et apporter aux parties qui la soutiennent, la preuve de son zèle et de son efficacité. Lors de la séance de concertation qui a abouti à la décision de destruction, je m’étais exprimé ouvertement sur le fait qu’une telle action n’était pas appropriée, puisqu’elle pouvait générer des dommages plus importants que les bienfaits recherchés. […]

En passant à l’acte, avez-vous été gagné par le doute ? Qu’aviez-vous à l’esprit ?

Je me considérais comme un maillon de la chaîne administrative et estimais que les conséquences devaient être assumées par ceux qui avaient pris la décision et donné les ordres. Je savais pertinemment que si je n’accomplissais pas les ordres, je serais renvoyé. Je ne recevais pas de salaire, mais le groupe subvenait à tous les besoins de ma famille. Cependant, j’avais conscience de ce que ressentait la population. Je connaissais pertinemment le caractère historique et sacré de ces lieux. […] Vous avez présenté des excuses aux habitants de Tombouctou, aux citoyens maliens, aux descendants des saints. La reconnaissance des faits et les regrets sont-ils suffisants pour obtenir leur pardon ? Certainement pas. Ma repentance est une démarche personnelle que je porte au fond de mon cœur, mais je ne pourrai prouver ma sincérité qu’en accomplissant des actes de réparation, à ma sortie de prison. L’Unesco a assuré la reconstruction des mausolées. C’est un travail remarquable. Mais restaurer la confiance demande plus de temps que de reconstruire les mausolées. J’ai porté préjudice à l’ensemble de la population dans toutes ses composantes – peul, songhaï, touareg et arabe**. […]

Lors de son procès à la CPI, le 27 septembre 2016, Ahmad Al Mahdi a lancé un appel « à tous les musulmans du monde, de ne jamais commettre ce genre d’action dont les conséquences sont terribles, qui n’ont aucune justification et ne peuvent engendrer aucun bénéfice ». 

Source : « Ahmad Al Faqi Al Mahdi : « Je plaide coupable » », entretien réalisé par Anissa Barrak,

Le Courrier de l’Unesco, octobre-décembre 2017

* MNLA : organisation politique et militaire majoritairement touarègue, dont le but est l’indépendance de l’Azawad, un territoire au Nord du Mali.

** Les Peuls, Songhaïs, Touaregs et Arabes sont des composantes de la population malienne.


Les conflits patrimoniaux (Métropole, candidats libres, jour 1, 2021)

Les conflits patrimoniaux. En analysant les documents, en les confrontant et en vous appuyant sur vos connaissances, montrez que les questions liées au patrimoine suscitent des débats et des conflits.

Document 1 :

En entrant dans le métro de Londres pour rencontrer le directeur du British Museum, je me suis souvenu de la confrontation légendaire de Melina Mercouri avec l’un de ses prédécesseurs en 1983 : « Je veux récupérer mes marbres ! » dit la ministre de la Culture [grecque] à Sir David Wilson. Il la regarde dans les yeux et répond avec un flegme britannique sans précédent : « Vous voulez vos marbres, mais ils appartiennent à tout le monde ». Trente-six ans plus tard, les sculptures du Parthénon sont toujours « captives » à Londres. […]

Monsieur Fischer, pensez-vous que les Grecs ont raison de vouloir récupérer les sculptures du Parthénon ?

Je peux comprendre que les Grecs aient une relation particulière et passionnée avec cette partie de leur patrimoine culturel. Oui, je comprends qu’ils veuillent voir toutes les sculptures du Parthénon à Athènes.

Le British Museum envisagerait-il de renvoyer les sculptures du Parthénon en Grèce ?

Le débat sur cette question est long. Les sculptures du Parthénon situées à Athènes sont exposées dans un contexte spécifique. Depuis 2009, elles font partie d’une exposition passionnante dans ce merveilleux nouveau musée. Les sculptures du Parthénon à Londres racontent différentes histoires sur un monument qui a une histoire très complexe. […] Nous exposons les sculptures du Parthénon conservées au British Museum dans un contexte de cultures du monde, présentant des réalisations du monde entier sous un même toit et mettant en évidence l’interdépendance des cultures. Dès le début du XIXe siècle, l’histoire du monument est enrichie par le fait que certaines de ses parties sont situées à Athènes et d’autres à Londres, où chaque année six millions de personnes les voient. Dans chacun de ces deux endroits, les sculptures mettent en évidence différents aspects d’une histoire incroyablement riche et complexe.

La Grèce soutient que ce n’est pas seulement le retour des sculptures. Les sculptures sont une œuvre d’art unique qui ne doit pas être divisée et fragmentée. Que répondezvous à cela ?

Les gens se rendent dans différents lieux pour découvrir le patrimoine culturel in situ. Ils visitent d’autres lieux pour voir le patrimoine culturel qui y a été déplacé, ce qui offre une interaction différente. Le British Museum est l’un de ces lieux : il offre des possibilités d’interagir différemment avec les œuvres, en posant des questions différentes, parce que les œuvres sont placées dans un nouveau contexte. Nous devrions apprécier cette opportunité. Vous pourriez, bien sûr, regretter à juste titre que l’environnement d’origine ait disparu. Lorsque vous déplacez le patrimoine culturel vers un musée, vous le déplacez hors de son contexte. Cependant, ce changement est aussi un acte créatif. Bien sûr, il en va de même pour le musée de l’Acropole. Les sculptures y sont hors de leur contexte d’origine. Rien de ce que nous admirons dans le musée de l’Acropole n’a été créé pour le musée de l’Acropole. Ils sont proches de l’environnement d’origine mais, encore une fois, ils s’en sont éloignés et ont été transformés par cet acte. […]

Envisagez-vous le retour des sculptures en Grèce ?

[…] Le Parlement, qui a créé cette institution [le British Museum], a transféré la responsabilité de la collection aux commissaires du musée, stipulant que cette collection devait être préservée pour les générations futures […]. Le British Museum prête des milliers d’œuvres chaque année. Nous en prêtons également au musée de l’Acropole. Nous avons d’excellentes relations avec nos collègues là-bas. […]

Envisageriez-vous la possibilité de prêter de manière illimitée les sculptures à la Grèce ?

Il y a deux aspects à prendre en compte. Premièrement, il n’y a pas de prêt illimité : tout ce que l’on prête, même à long terme, reviendra à un moment donné au British Museum. Deuxièmement, lorsque nous prêtons, nous prêtons à ceux qui reconnaissent la propriété des œuvres.

Source: d’après « La Grèce n’est pas le propriétaire légal des sculptures du Parthénon », entretien réalisé par Giannis Andritsopoulos, Ta Nea, 26 janvier 2019

Document 2 :

« Un rebondissement judiciaire repousserait encore le sort de la tour Triangle ». Sous ce titre, France 3 Paris Île-de-France rend compte de la situation d’un projet de construction dans le XVe arrondissement de Paris.

Source : site Internet de France 3 Paris Île-de-France, article publié le 23 janvier 2015. Consulté le 31 août 2020

Les menaces sur le patrimoine dans le monde (Métropole, jour 2, 2021)

Les menaces sur le patrimoine dans le monde. En analysant les documents, en les confrontant et en vous appuyant sur vos connaissances, répondez à la question suivante : quelles menaces pèsent sur le patrimoine mondial et comment les différents acteurs tentent-ils d’y remédier ?

Document 1 :

Mardi 24 janvier, la directrice générale de l’Unesco, Mme Irina Bokova, a reçu le maire de Venise, M. Luigi Brugnaro, au siège de l’Unesco, avec des représentants du gouvernement italien, afin de discuter de la protection du site de Venise et sa lagune, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1987.

Cette rencontre fait suite à la visite de la directrice générale à Venise les 3 et 4 novembre 2016 à l’occasion des 50 ans de la grande inondation de Venise. La discussion a porté sur les mesures mises en œuvre par les autorités italiennes et la municipalité de Venise pour assurer la protection du site à long terme. Le Comité du patrimoine réuni en juillet 2016 avait exprimé plusieurs recommandations et demandé à l’Italie d’en faire rapport avant le 1er février 2017.

Les autorités italiennes ont réaffirmé leur volonté de répondre aux préoccupations soulevées par le Comité du patrimoine mondial en juillet dernier à propos de la préservation de la ville de Venise. Cet engagement s’est traduit par l’adoption d’un nouveau « Pacte pour Venise », signé le 26 novembre dernier et qui prévoit 457 millions d’euros d’investissement pour la préservation de la ville de Venise et sa lagune au cours des 4 prochaines années. De plus, dans le cadre du plan stratégique national pour le développement du tourisme, présenté par le ministère des Activités et Biens Culturels et du Tourisme le 16 décembre dernier, et dont l’objectif est de mettre le tourisme durable au centre des politiques nationales, une action spécifique pilote est prévue pour le suivi et la gestion des flux touristiques à Venise.

« Venise est un patrimoine partagé de valeur universelle exceptionnelle. Nous devons tous travailler ensemble, l’Unesco, le gouvernement, la municipalité et toutes les parties prenantes. Ce matin le maire de Venise m’a présenté en détail le grand nombre d’actions réalisées et les projets concrets qu’il a l’intention de mettre en œuvre. J’ai pu mesurer l’ampleur des efforts menés conjointement par la municipalité et le gouvernement. Nous allons continuer à travailler dans cet esprit. » a déclaré Irina Bokova.

« Ma présence aujourd’hui est le signe de la confiance et de l’attachement de Venise à la coopération internationale. J’ai présenté à la directrice générale les progrès accomplis au cours des 15 derniers mois par l’administration municipale, qui témoignent du fort engagement pour la revitalisation de Venise et montrent une inversion de tendance par rapport au passé. Je souhaite que cette rencontre soit le point de départ d’une coopération qui offre une nouvelle vision de la ville, une vision pour les 20 prochaines années, où tous s’engagent pour un avenir meilleur pour les jeunes et les générations futures. » a déclaré le maire, Luigi Brugnaro.

L’entretien bilatéral entre la directrice générale et le maire s’est poursuivi par une journée de réunions de travail pour évoquer les différents aspects de la gestion de ce site du patrimoine mondial.

Source : publication sur le site Internet de l’Unesco du 24 janvier 2017. Consultée le 23 mai 2020

Document 2 :

Avant et après : le temple de Baalshamin, l’un des monuments emblématiques de Palmyre en Syrie, a été détruit par Daech en août 2015. Le site de Palmyre est inscrit sur la liste du patrimoine mondial en péril de l’Unesco.

Source : Joseph Eid, AFP, Le Monde, 2 avril 2016

Le château de Versailles (Métropole, sujet de remplacement 1, 2021)

Le château de Versailles, un patrimoine valorisé qui contribue au rayonnement de la France. En analysant les documents, en les confrontant et en vous appuyant sur vos connaissances, montrez que Versailles s’impose comme un patrimoine mondial au service du rayonnement de la France.

Document 1 :

Le 30 juin 1923, John D. Rockefeller et son épouse Abby assistent à une fête organisée au château de Versailles, au bénéfice de la restauration du domaine. Le philanthrope se trouve bouleversé par ce qu’il découvre ; la situation de l’historique demeure royale est plus que critique : les statues ploient sous le poids des années, les parquets s’affaissent, les ors pâlissent…

Contrairement à son père et aux milliardaires américains d’alors, John D. Rockefeller s’intéresse à l’art et à la beauté. Ses goûts l’ont mené en France, où il développe une profonde affection pour le patrimoine français. En 1923, il confie au Président de la République Raymond Poincaré : « J’ai une nouvelle fois été subjugué par la beauté de son [la France] art, la splendeur de son architecture et la richesse de ses parcs et de ses jardins ». Rockefeller considère par ailleurs le château de Versailles comme un patrimoine international plus que national : une action de préservation est donc nécessaire, afin que ce château historique continue à susciter l’admiration et à inspirer le monde entier.

En 1924, John D. Rockefeller envoie une lettre au Président de la République française, Raymond Poincaré : le philanthrope souhaite apporter à la France une aide financière d’un million de dollars, soit 20 millions de francs, pour la restauration de plusieurs éléments du patrimoine hexagonal : « Je considérerais comme un privilège s’il m’était permis de contribuer à ce résultat en mettant un million de dollars à disposition ». Sur ces 20 millions de francs, 10 millions sont alloués à la restauration du domaine de Versailles. Raymond Poincaré, membre de la Société des Amis de Versailles depuis 1913, ne connaît que trop bien l’état du domaine de Versailles. Il s’empresse donc d’accepter cette proposition du philanthrope américain. […]

En 1936, soit plus de dix ans après sa première donation, et à l’invitation du gouvernement français, John D. Rockefeller et son épouse assistent à l’inauguration de l’avenue qui portera désormais leur nom : l’avenue Rockefeller, bordant le château de Versailles. Le gouvernement français, en la présence du ministre Jean Zay, reconnaît et applaudit l’action philanthropique du mécène américain. […]

L’engagement de Rockefeller, considéré dès l’origine comme une aide temporaire exceptionnelle de la période d’après-guerre, a encouragé l’action étatique : dès 1924, l’Assemblée vote l’attribution annuelle de 4 millions de francs destinés au seul domaine de Versailles. Cette somme passera, en 1932, à 5 millions de francs annuels.

Le nom de Rockefeller se trouve à jamais lié à l’histoire du Château. L’engagement de John D. Rockefeller préfigure l’engagement de la génération suivante dans la poursuite de cette entreprise philanthropique. En 1954, le Rockefeller Brothers Fund* annonce une contribution de 100 millions de francs pour la restauration du Hameau de la Reine, du Petit Trianon et du Pavillon français. Bien plus, l’engagement de Rockefeller est à l’origine de la constitution d’un réseau de mécènes, aussi admiratifs du Château que de l’action philanthropique de l’Américain.

Ce mouvement se poursuit encore aujourd’hui par l’intermédiaire de The American Friends of Versailles** qui, depuis 1998, perpétue cette tradition de générosité américaine en faveur du château de Versailles.

Source : site Internet de l’établissement du château de Versailles. Consulté le 3 septembre 2020

* Fondation philanthropique des frères Rockefeller.

** Fondation des amis américains de Versailles.

Document 2 :
Source : d’après le rapport d’activité 2019 du château de Versailles, publié sur le site Internet de l’établissement du château de Versailles. Consulté le 3 septembre 2020