Aborder les mémoires de la Seconde guerre mondiale sans passer par leur dimension coloniale est un non-sens contraire à l’esprit du programme annoncé. Voici des éléments concrets à incorporer à un cours et une fiche-tableau présentant des exemples à intégrer dans une composition sur les évolutions les plus récentes des mémoires coloniales de la Seconde guerre mondiale en France. Le tout permet de bonifier sa copie avec des exemples trop rarement cités dans les copies de bac.
Plantu, 2006

Aux lycéens :

La fiche-tableau suggère des exemples de faits à citer en terminale dans une composition sur la dimension coloniale des mémoires de la Seconde guerre mondiale. Inclure une réflexion de ce type dans une étude de cas ou en tirer un paragraphe de composition sera clairement bénéfique pour le Bac et la mention. On peut ainsi consacrer un paragraphe à la mémoire post-coloniale de la guerre, en incluant Thiaroye, Sétif, Indigènes, les dissidenciés des AntillesCombattants volontaires ayant quitté clandestinement les Antilles vichyistes, les dissidenciés sont passés par la Dominique, Sainte-Lucie, furent pris en charge par les Britanniques et la France libre et empruntèrent des transports de troupes américains réservés aux colored. Ils furent entraînés à Fort-Dix (New Jersey) et combattirent à Monte-Cassino et Royan dans la première DFL. ou Addi Bâ, résistant guinéen dans les Vosges.

Aux enseignants :

Les Français les plus sensibles à la question du massacre de Thiaroye (Sénégal) en 1944, ont souvent le sentiment que la mémoire nationale occulte l’événement et que « les manuels scolaires », souvent plus visés que les programmes par l’opinion, cacheraient la vérité. L’existence même de cette mémoire autorise son intégration à un chapitre de terminale, le fait se révélant en totale cohérence avec le programme. Ce peut même être fait à côté de la mémoire française plurielle de Sétif, si l’enseignant a choisi de traiter de la mémoire de la Seconde guerre mondiale plutôt que de celle de la guerre d’Algérie. Sétif fait d’ailleurs coïncider les deux chapitres au choix de ce thème du programme de Terminale.

On peut aussi intégrer au chapitre des diapositives reprenant la couverture des deux livres récemment parus sur Addi Bâ, résistant guinéen des Vosges, l’affiche d’Indigènes (2008) ou le dessin de Plantu reproduit ici.

On peut ensuite distribuer en polycopié (2 pages en 1) ou mettre en ligne en PDF dans l’ENT du lycée cette fiche de synthèse. Il est possible de fabriquer aussi un test/quizz d’apprentissage en ligne à partir de ces informations ou d’utiliser la version DOC pour la faire compléter par les élèves durant leur travail personnel.


Le paragraphe suivant peut constituer une direction à inclure à un cours plus large. Dans le cas présent, il constitue le 3e volet d’un cours organisé comme suit :

I – La mémoire résistancialiste (1945-1970)

  • 1 – Gouvernement provisoire et Quatrième République (1944-1958)
  • 2 – La République gaullienne (1958-1969)
    II – Les bouleversements de la mémoire (1969 à nos jours)
  • 1 – La fin du résistancialisme et de la thèse du bouclier / Nouveaux regards sur Vichy et la Résistance
  • 2 – La montée de la mémoire juive du génocide
  • 3 – La montée d’une mémoire postcoloniale

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