LA CHRÉTIENTÉ MÉDIÉVALE DU XIe AU XIIIe SIÈCLE
SOCIÉTÉS ET CULTURES URBAINES DU XIe AU XIIIe SIÈCLE
*Enseignement, théologie et diffusion du christianisme.
Problématique:
Dans quelle mesure l’enseignement de la théologie au Moyen-Age permet-il l’affirmation de l’Église en ville, rendant ainsi cet espace dynamique et attractif ?
I. De la dialectique à la théologie spéculative.
- Dialectique, aristotélisme et pensée néoplatonicienne: les outils ayant ouvert la voie à une meilleure compréhension des Saintes Écritures.
- Enseigner selon des méthodes permettant d’accéder à Dieu et à la Vérité: l’émergence d’une doctrine rationnelle.
- Le transfert des savoirs ou la naissance d’une « République des Lettres » médiévale.
II.La théologie enseignée dans des lieux divers grâce à des méthodes variées.
- Des écoles aux universités.
- Les relations entre maîtres et élèves: le contenu des cursus et l’importance du trivium.
- Un nouveau mode d’enseignement; la prédication.
III. Les obstacles liés à la bonne compréhension et à la transmission des savoirs.
- Une concurrence accrue entre les maîtres.
- L’émergence du mysticisme, une façon d’enseigner erronée?
- Les conséquences des déviances doctrinales dans la manière d’enseigner la théologie.
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CONTENU
Le Moyen Age est l’âge d’or de la foi; c’est donc avec comme sujet la théologie (science de Dieu) que les savants, bien qu’écrasés par le poids de l’héritage culturel antique, feront de l’enseignement médiéval un système pédagogique dynamique et original. En effet, ceux-ci vont s’efforcer d’expliquer et de transmettre des connaissances relevant du domaine religieux.
L’enseignement au moyen âge a d’abord été dispensé à une élite, principalement dans les monastères. Puis, lorsqu’au XIIe siècle, les monastères se renferment sur un aspect contemplatif et se concentrent sur la recherche d’une perfection chrétienne, l’enseignement quitte le cadre monastique.
Dans quelle mesure la religion chrétienne et la volonté de mieux connaitre Dieu et le mystère qui L’entoure ont-ils amené à la nécessité d’étudier, d’enseigner et de créer des écoles et des universités ?
Dans un premier temps, nous nous intéresserons sur le passage de la dialectique à la théologie spéculative, puis nous aborderons la théologie enseignée dans des lieux divers et grâce à des méthodes variées; enfin, nous nous pencherons sur les obstacles liés à la bonne compréhension et à la transmission des savoirs.
I. De la dialectique à la théologie spéculative.
- Dialectique, aristotélisme et pensée néo-platonicienne; les outils ayant ouvert la voie à une meilleure compréhension des Saintes Écritures.
Avant d’enseigner la théologie, il a fallu développer des méthodes permettant d’analyser et de comprendre les textes bibliques. C’est pourquoi, les savants de la fin du XIe et du début du XIIe siècle ont usé de modes de raisonnement divers hérités de l’antiquité à l’exemple du néoplatonisme, de l’aristotélisme et de la dialectique.
En effet, le néoplatonisme pose le problème des tentatives de réponses quant à la question de l’être. Pour les néoplatoniciens, la connaissance permet d’accéder à ce que sont les choses. La pensée est donc pour les néoplatoniciens, un effort pour atteindre le principe des êtres. Mais nous verrons cela plus en détail lorsque nous aborderons l’usage que les savants font de cet outil de pensée.
L’autre élément important émane de l’aristotélisme qui rencontre un grand succès. Cela est dû au fait qu’il donnait des clefs de compréhension universelle sous forme de principes généraux qui pouvaient donc être utilisés dans les analyses des textes d’autorités. En effet, l’usage du syllogisme au cœur de la logique aristotélicienne montre qu’en articulant deux éléments que l’on connaît, on peut déduire un troisième élément. L’aristotélisme va par ailleurs servir à de nombreux intellectuels, dont Thomas d’Aquin.
Enfin, le dernier outil, et sans doute un des plus importants pour l’enseignement, c’est la dialectique qui sera notamment à la base de l’émergence de la scolastique. La dialectique est, selon Saint Augustin, « la science de bien discuter ». En effet, c’est l’art du raisonnement logique qui permet ainsi de déduire des savoirs. Cela permettra ainsi de développer la pensée et par conséquent d’enseigner la théologie de manière plus poussée. Par ailleurs, Abélard, qui était le plus célèbre des dialecticiens, très connu pour ces disputes et pour les cours qu’il donnait à paris entre 1115 et 1116, utilisait la dialectique.
2. Enseigner selon des méthodes qui permettent d’accéder à Dieu et à la Vérité; l’émergence d’une doctrine rationnelle
Désormais, nous constatons que pour accéder à Dieu et à la vérité divine, la science religieuse évolue. En effet, cela passe par le commentaire de textes sacrés fait par les savants, débouchant ainsi sur la théologie (c’est Abélard qui vulgarise le terme au XIe siècle en reprenant l’étymologie « science de dieu »). Cette théologie part donc de l’exégèse et des quaestione que l’on pose sur tel ou tel passage de la bible. En effet, au départ, la théologie donne une interprétation symbolique de la Bible, mais cela ne suffisant pas, on a recours à l’exégèse. On ne peut pas seulement avoir une lecture littérale des Saintes Écritures, c’est pourquoi on interprète les textes.
On a donc une réflexion autour des textes par l’esprit humain qui, en faisant preuve de logique, peut accéder aux vérités divines. La dialectique est donc l’outil que l’on emploie pour aider la recherche. On est donc face à une théologie rationnelle; une interprétation divine est donc possible et même nécessaire puisque les mots n’ont pas forcément un seul sens, la pluralité des mots rend possible le commentaire.
C’est, par ailleurs, la théologie spéculative émergente au XIIe siècle qui va donner naissance aux facultés de théologie. La théologie va donc être enseignée dans les universités notamment à Paris et Oxford, mais nous en disserterons plus tard. Ceci étant, on sait que la théologie est présentée à la fin des cursus de l’enseignement secondaire; on présente aux étudiants une étude de la Bible différente de celle des monastères. C’est pourquoi, dans la dernière étape du cursus scolaire que l’on appelle le Magistri divinae lectionis, on insiste sur le sens spirituel.
3. Le transfert des savoirs ou la naissance d’une « République des Lettres » médiévale.
Au delà de l’individualisme qui marque certains universitaires, nous voyons la naissance d’une véritable famille au sein des universités. Famille qui a une organisation propre, des rituels et qui va tenter de diffuser son savoir, notamment avec les autres universités et savants. On a donc, ce que nous pouvons appeler avec exagération, la naissance d’une « République des Lettres » médiévale.
Ceci étant, nous constatons des relations entre les savants des diverses universités, nous remarquons donc la construction d’un réseau de sociabilité, l’émergence d’hommes nouveaux qui sont des individus formés en théologie (ce sont les hommes les mieux formés). De plus, ces savants vont étudier afin de pouvoir à leur tour enseigner et avoir un certain prestige social, mais aussi une carrière. Ceci étant, il fallait pour cela l’autorisation d’enseigner, autrement dit, il fallait obtenir préalablement sa licensia docendi. Au niveau de la diffusion des savoirs, cela va se traduire par les disputes entre maîtres, puisque c’est à travers cela qu’ils dévoilaient les résultats de leurs travaux et qu’ils apportaient donc de nouveaux éléments de savoir (commentaires des textes sacrés etc.).
En ce qui concerne la diffusion des savoirs destinés à l’enseignement de la théologie, nous remarquons en Europe à partir du XIIe siècle que les juifs participaient à la diffusion des savoirs. En effet, le milieu de la théologie a été confronté à une crise majeure due à l’arrivée dans le monde latin des traductions de textes philosophiques et scientifiques grecs, le plus souvent par l’intermédiaire de textes arabes comme le Shifâ’ d’Avicenne. Cependant, les premiers commentaires d’Averroès ne sont disponibles eux que vers 1230. Ces textes qui étaient méconnus dans l’occident chrétien posent un problème majeur, puisque les problèmes posés par les textes aristotéliciens relevaient de systèmes philosophiques a priori incompatibles avec le christianisme (la fin des mondes n’existe pas etc.). Ces découvertes ne peuvent être enseignées dans les écoles de théologie puisque cela pouvait remettre en cause plusieurs principes religieux, c’est pourquoi l’Église met à l’index ces ouvrages.
Le passage de la dialectique à la théologie spéculative se fait donc progressivement. La théologie émerge donc suite à l’intérêt porté par la volonté de mieux connaitre Dieu. Ainsi, l’enseignement de la théologie se construit et cela grâce à des outils de pensée hérités de l’Antiquité. Désormais, nous pouvons aborder le contenu des cursus universitaires et voir comment était enseignée la théologie dans les universités et comment cet enseignement a décliné.
II.La théologie enseignée dans des lieux divers et grâce à des méthodes variées.
- Des écoles aux universités.
Désormais, nous pouvons nous pencher sur le passage de l’école à l’université qui constituait un berceau pour les études de théologie. Ceci étant, nous remarquons que l’école quitte le modèle monastique au XIIe siècle mais ne disparaît pas, car on a un besoin de lieux pour enseigner. Les écoles vont être soit urbaines soit cathédrales ou encore privées, ouvertes par des maîtres indépendants. Par ailleurs, à la fin du XIe, nous constatons un lien entre la culture savante et la foi religieuse, puis l’émergence d’écoles informelles qui se développent .Ceci étant, il y a un passage rapide des écoles aux universités et au XIIe, l’Église cathédrale devient un foyer de culture.
Cependant, les premières universités se constituent, à peu près simultanément au début du XIIIe siècle, essentiellement à Bologne, Paris, Oxford, Montpellier. Les disciplines sont diverses selon les universités mais ce qui nous intéresse ici, c’est tout d’abord Paris, et dans une moindre mesure Oxford, où toutes les disciplines ou presque sont enseignées, mais qui enseignent en premier lieu la philosophie et la théologie; en effet, on va tenter de prouver l’existence de Dieu et commenter des textes dits d’autorité.
Enfin, nous pouvons noter que l’Université de Paris était de très loin la plus importante du monde occidental. Paris est en effet le centre des études de la Bible au Moyen âge. Outre le fait qu’elle concentrait le plus grand nombre de maîtres et d’étudiants, elle était particulièrement en vue du fait de son autorité reconnue en matière de théologie. Pour ce qui est du reste de l’Europe, ce n’est qu’à la fin du XIIe siècle que se créent à Oxford plusieurs écoles privées d’arts et de théologie, qui constitueront l’embryon de la future université.
2. Les relations entre maîtres et élèves; le contenu des cursus et l’importance du trivium.
Nous pouvons dès lors nous intéresser au contenu du cursus universitaire et nous constatons que l’enseignement médiéval universitaire reposait sur deux piliers, à savoir l’oral et l’écrit. Concernant l’oral, l’usage était d’employer le latin, ce qui était assez contraignant pour diverses raisons. Pour ce qui est de l’écrit, l’usage des livres était assez peu répandu, car les livres coutaient chers et la fiabilité des écrits était quelques peu douteuse. D’autre part, il y avait dans les universités deux types de productions orales: les lectures (lectio) et les disputes, joutes oratoires ou l’usage de la dialectique aristotélicienne était de mise et dont les arguments étaient puisés dans les textes religieux et autres textes ayant autorité, ce dont nous traiterons plus en détail plus loin.
L’autre méthode d’enseignement qui était pratiqué se caractérisait par des quaestiones . En effet, les maîtres posaient des questions en rapport avec le texte qu’ils interprétaient puis les élèves y répondaient en mêlant réflexion personnelle et faisaient des remarques sur le travail proposé par les enseignants. Cet exercice des quaestiones était fondamental dans la pédagogie scolastique. En effet, nous sommes ici en présence de ce qui constitue le trivium, un des deux éléments constitutifs des arts libéraux considérés comme étant des sciences préparatoires.
Par ailleurs, si l’on considère que ces sciences sont préparatoires, on en déduit donc qu’il y avait une hiérarchie des savoirs, et donc que la théologie était la discipline la plus haute, car elle permettait d’accéder au divin. En somme, la science théologique devait rendre vertueux et les maîtres pour enseigner devaient être vertueux. La vertu étant un élément d’origine antique, on constate qu’en plus d’avoir repris les éléments méthodologiques de l’Antiquité, l’idée que le savoir doit rendre vertueux est également emprunté aux auteurs grecs.
3.Un nouveau mode d’enseignement, la prédication.
Ceci étant, nous remarquons que la façon d’enseigner la théologie évolue et que la prédication émerge. En effet, aux lendemains du concile de Latran IV en 1215, l’émergence des ordres mendiants va faire naitre une nouvelle forme d’enseignement qui va se caractériser par la prédication, en ville notamment.
En effet, c’est dans une volonté de lutte contre l’apparition des hérésies que des frères mendiants prêchaient afin de diffuser la bonne parole. Cet enseignement se faisait en langue vernaculaire, afin de cibler un public plus large que celui des universités. En effet, l’usage du latin dans les universités ne favorisait pas la diffusion des savoirs dans le reste de la société médiévale.
Ceci étant, c’est dans ce contexte que va se développer le thomisme, une façon d’enseigner créée par Thomas d’Aquin qui va vouloir concilier foi et raison. Apparait dès lors une théologie humaniste.
En somme, nous constatons que le trivium a une importance dans les universités, notamment celle de Paris qui est en matière d’enseignement de la théologie, le phare de l’Occident. Ceci étant, avec l’arrivée de nouveaux ouvrages controversés d’Aristote, l’Église a accentué son contrôle sur les universités et a permis aux ordres mendiants d’émerger et d’affirmer leur rôle dans un type d’enseignement nouveau: la prédication. Enfin, nous pouvons nous intéresser aux obstacles rencontrés dans l’enseignement de la théologie.
III. Les obstacles liés à la bonne compréhension et à la transmission des savoirs.
- Une concurrence accrue entre les maîtres.
Les disputes entre maîtres pouvaient être violentes et permettaient de fonder ou de détruire la réputation de tel ou tel maître. Ces conflits intellectuels montraient, par ailleurs, un haut niveau dans la philosophie antique.
C’est lors de ces affrontements que les maîtres attiraient des étudiants et cela participait à les former, les disputes permettaient grâce aux arguments théologique avancés d’enseigner. Le plus connu des maîtres était Abélard qui s’en est pris à Guillaume de Champeaux (lors de la Querelle des universaux, question de la trinité) et à Anselme de Laon. Par ailleurs, Abélard dans son ouvrage sur la trinité, sic et non, cherchait à dépasser les contradictions présentes dans les Saintes Écritures. En effet, il a établi un catalogue de contradictions qu’il a mis au regard des pères de l’Église. Abélard proposait donc de dépasser le littéralisme, puisque les mots pouvaient avoir des sens différents selon le contexte et que donc il pouvaitb y avoir contradiction.
Les disputes soulevaient des théories complexes qui, à cause de la concurrence entre les maîtres, amenaient non pas à une volonté de comprendre les textes mais de détruire l’autre et de le tourner en ridicule. En somme, les controverses intellectuelles fondaient la réputation des maîtres. Cela montrait donc aux étudiants qu’il valait mieux apprendre la théologie chez un maître plus compétent.
2. L’émergence du mysticisme, une façon d’enseigner erronée?
Désormais, nous pouvons aborder le fait que pour certains hommes du moyen âge, on ne peut accéder à Dieu que par la voie mystique. En effet, la recherche mystique qui va aboutir à l’union avec Dieu est permise grâce à l’extase et on accède à cette extase notamment par la privation du corps. Les mystiques refusent la culture savante puisque pour eux, l’esprit humain ne peut accéder par des moyens qu’il a lui même créés à la vérité divine.
Cependant, aux XIIe et XIIIe siècles, on se méfie des mystiques. En effet, ce que les mystiques disaient pouvait être le résultat de coups de folie n’ayant aucun sens véritable. Le mystique est vu comme étant un fou ou comme quelqu’un entrant en contact avec Satan. Par ailleurs, Bernard de Clairvaux dans ses Sermons sur le Cantique des Cantiques s’est opposé aux enseignements dispensés dans les universités en ce qui concerne la théologie,h puisque celui ci exaltait l’union avec Dieu à travers l’amour spirituel.
Malgré cela, au XIVe siècle, le mysticisme se développe de plus en plus et on ne le craint plus, désormais . La culture savante quant à elle décline, elle est tenue en échec, ce qui permet donc l’émergence plus simple de la voie mystique. On peut donc dire que l’enseignement qui émane du mysticisme est étonné, car il ne correspond pas à la manière rationnelle d’interpréter les textes, d’accéder à Dieu établie aux XIIe et XIIe siècles. Cependant, le mysticisme aura du succès aux XIVe et XVe siècles.
3.Les conséquences des déviances doctrinales dans la manière d’enseigner la théologie.
Enfin, pour comprendre comment l’enseignement de la théologie a été modifié suite à l’émergence des courants religieux dissidents, il faut tout d’abord comprendre comment se structure l’Église et selon quels principes.
D’emblée, nous notons que l’Église va reprendre le principe mis en place par les platoniciens en ce qui concerne la hiérarchie des êtres. En effet, pour les platoniciens, le soleil est au centre de l’univers et les astres tournent autour de lui. Le soleil par sa lumière va faire exister les astres qui sans lumière n’existent pas. Les astres sont liés au soleil et n’ont pas d’existence sans lui (du moins d’existence visible, puisque le soleil va les faire sortir du néant, du noir de l’univers). L’Église va donc reprendre ce principe qui montre que pour que les hommes existent il faut un être supérieur (Dieu) et que sans Lui, ils n’existent pas. Ce principe de hiérarchie des êtres va donc organiser la vie terrestre (la réforme grégorienne va participer à cela, puisqu’on a la mise en place d’une hiérarchie sociale selon les degrés de perfection des êtres. Plus l’homme est parfait, plus son grade dans la hiérarchie est élevé). Les hommes dépendent du Pape, chef spirituel.
Cependant, cette conception est remise en cause par les hérétiques. Pour eux, la hiérarchie des êtres n’est pas valable, donc on a un rejet des structures hiérarchiques de l’Église; c’est d’ailleurs ce que les Cathares vont refuser (refus de la hiérarchie ecclésiastique) .Par conséquent, on s’attaque à la scolastique qui avait fait de la pensée platonicienne un des éléments de base de l’enseignement de la théologie.
La théologie est donc enseignée différemment par ces hérétiques. En réponses aux déviances doctrinales, la papauté va affermir son contrôle sur l’enseignement dans les universités qui perdent donc de leur autonomie. Il y a donc une mise en place de la censure, notamment à Paris. En effet, l’Église qui veut définir une orthodoxie et une organisation précise dans la manière d’enseigner va condamner les écrits d’Aristote qui apparaissent suite aux traductions des textes arabes et condamner certains commentateurs, tels que L’hérétique Amaury ou encore Maurice l’Espagnol qui vont justement s’intéresser aux ouvrages d’Aristote. Par ailleurs, dans les ouvrages qu’ils ont commentés, Aristote propose l’éternité des mondes. Le monde na pas de création ni de fin. Cette incompatibilité a fait condamner ces livres et leurs commentateurs (interdiction d’enseigner).
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Conclusion
En somme, la manière d’enseigner la théologie aux XIIe e XIIIe siècles s’est constituée et a évolué grâce à divers moyens tels que la dialectique, l’aristotélisme et la pensée néoplatonicienne. Par ailleurs, les lectures, ou encore les disputes, vont permettre aux étudiants d’acquérir des savoirs en théologie, essentiels dans leur formation intellectuelle et dans l’obtention future de leurs diplômes (licencia docensi …). On va donc passer de la dialectique à la théologie rationnelle portée par de grandes figures telles que Saint Anselme (qui développe la scolastique et qui prouve grâce à la logique aristotélicienne que Dieu existe), Abélard ou encore Pierre Lombard (auteur des Livres des sentences). Ainsi, la façon d’enseigner la théologie évolue et, au cours du XIVe siècle, l’enseignement de la théologie savante décline pour laisser place au mysticisme.
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