La question de la dette africaine (chapitre Gouvernance économique mondiale)

Sujet issu du Nathan Term L ES p. 368 :
Extrait du discours de Thomas Sankara à la 25e conférence de l’OUA, 29 juillet 1987
Pour écouter le discours dans son ensemble :

https://www.bing.com/videos/search?

q=discours+thomas+sankara+onu&view=detail&mid=56B5DA8202F6409AC56756B5DA8202F6409AC567&FORM=VIRE
Pour compléter l’information :
https://www.franceinter.fr/oeuvres/sankara

Travail préparatoire en AP ou à la maison :
1) Présenter le document et son auteur.
2) Quelles critiques adresse-t-il à la gouvernance économique mondiale ?
3) Quelle autre voie de développement économique propose-t-il ?

Eléments de correction
1) Thomas Sankara arrive au pouvoir en 1983 en renversant le gouvernement de ce qui est encore la Haute-Volta, ancienne colonie française (AOF). Qualifié de marxiste, de guévariste, Sankara proclame vouloir gouverner au service des plus pauvres. Il fait renommer le pays Burkina Faso, ce qui signifie : le pays des hommes intègres.
Le 29 juillet 1987, il fait ce discours devant les membres de l’OUA, Organisation de l’unité africaine, créée en 1963 pour réunir les pays africains dans le contexte de la décolonisation du continent. Dans les années 1980, l’OUA est en crise. Le décollage économique du continent africain se fait attendre malgré la volonté affichée par la Banque mondiale d’œuvrer à son développement. Le Burkina Faso, pays enclavé, est un des plus pauvres du monde. Son président met ici en cause la responsabilité des occidentaux dans cette situation.

2) Toute la première partie de l’extrait est axée sur la question de la dette. En effet, dans les années 1980, le poids de cette dette ne cesse de s’alourdir en l’absence du développement économique qui devait permettre son remboursement. Pour Sankara, les responsables de la dette sont « ceux-là qui nous ont colonisés », visant ainsi la France mais plus globalement l’ensemble des pays européens qui ont occupé l’Afrique, mais les responsables ce sont aussi « les néocolonialistes », ce qui inclut en particulier les Etats-Unis. En effet, ceux-ci sont à l’initiative dans les « montages financiers alléchants » proposés par le FMI aux pays en voie de développement. Sankara pointe donc la responsabilité des pays occidentaux qui organisent la gouvernance économique mondiale.

3) Sankara propose dans la dernière partie du texte un autre modèle de développement : « vivre africain ». Il dénonce la dépendance aux importations du continent et propose de « produire en Afrique, transformer en Afrique et consommer en Afrique », se rapprochant ainsi d’un modèle d’industrialisation par substitution aux importations. Il prend ici l’exemple du coton mais fait aussi allusion à l’alimentation dans une autre partie de ce discours. L’indépendance ainsi recherchée n’est donc pas seulement économique, elle est culturelle.
Sankara est un dirigeant charismatique dont le discours et l’action gênent les occidentaux mais aussi une grande partie des dirigeants africains. Il sera assassiné quelques semaines après ce discours.