Quand on veut bien préparer ses élèves, rien de tel que de reprendre les sujets de l’examen… Vous trouverez ici les annales des années précédentes, classées par thème.
Dissertations sur les nouveaux espaces de conquête
- Coopérer dans les nouveaux espaces de conquête depuis les années 1970. Métropole, jour 2 (2024)
- Mers et océans : entre affirmation des puissances et coopérations internationales. Centres étrangers, Afrique, jour 2 (2024)
- Espace, mers et océans : nouveaux territoires d’affirmation de la puissance chinoise ? Asie, jour 1 (2024)
- La conquête de l’espace : un enjeu géopolitique majeur ? Amérique du Nord, jour 1 (2024)
- La conquête des territoires maritimes et de l’espace : un outil d’affirmation pour les États. Amérique du Nord, jour 2 (2024)
- Mers et océans, des espaces de l’exercice de la puissance au XXIe siècle. Amérique du Nord, jour 2 (2022).
- La conquête de l’espace, des mers et des océans : un outil de l’affirmation de la puissance chinoise face au reste du monde ? Amérique du Sud, jour 1 (2022).
- Les océans et l’espace, quelles coopérations internationales ? Asie, jour 1 (2022).
- Les enjeux de la conquête des mers et des océans. Centres étrangers, Afrique, jour 2 (2022).
- La conquête de l’espace de 1957 à nos jours, rivalités et coopérations. Métropole, jour 1 (2022).
- Les espaces maritimes, objet de rivalités et de coopérations. Métropole, jour 2 (2022).
- Les océans, un espace de conquête. Nouvelle-Calédonie, jour 1 (2022)
- La Chine, acteur majeur des nouveaux espaces de conquête ? Nouvelle-Calédonie, jour 2 (2022).
- Les Etats et la maîtrise des mers et des océans : enjeux, compétition et coopération. Polynésie, jour 1 (2022).
- La conquête spatiale, un enjeu idéologique et de puissance. Polynésie, jour 2 (2022).
Études critiques de document sur les nouveaux espaces de conquête
Les enjeux liés aux nouveaux espaces de conquête (Métropole, jour 1, 2024)
En analysant le document et en vous appuyant sur vos connaissances, caractérisez les enjeux liés aux nouveaux espaces de conquête.
Document :
François Bougon – Pourquoi peut-on parler de changement historique avec le Space Act promulgué par le président Barack Obama en décembre 2015 ?
Philippe Achilleas1 – Le traité de l’espace [1967], complété par l’accord sur la Lune, en 1979, a été à la fois extrêmement novateur et extrêmement souple. Dans le contexte de la guerre froide et de la course à la Lune, aucune des deux superpuissances, États-Unis et URSS, ne pouvait permettre à l’autre de s’approprier ce satellite naturel. Elles étaient donc tombées d’accord pour reconnaître le principe de non-appropriation de l’espace et des corps célestes. […] Le traité de l’espace est à rapprocher de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982, puisqu’on distingue deux régimes : celui de l’espace, qui n’appartient à personne, et celui de la Lune et des corps célestes, qui sont patrimoine commun de l’humanité; donc il y a une appropriation collective. Le statut de l’espace est similaire à celui de la haute mer, celui de la Lune et des autres corps célestes à celui des grands fonds marins. Les grands principes du traité sont la liberté de l’espace (article I), qui est la contrepartie de l’article II, concernant sa non-appropriation, et l’utilisation pacifique (article IV). Mais la dernière loi américaine, Space Act, adoptée par le Congrès en novembre 2015 puis promulguée par le président Barack Obama un mois plus tard, marque une rupture.
La partie la plus importante concerne l’utilisation des ressources. Pour la première fois, un président des États-Unis édicte un texte qui va à l’encontre du traité de l’espace, car cette loi prévoit que des entreprises privées peuvent s’approprier les ressources naturelles des corps célestes, les exploiter et les vendre. C’était jusqu’à présent interdit.
Les Américains n’ont plus les moyens de financer la conquête spatiale uniquement sur des budgets publics. Ils sont donc obligés de faire appel à des financements privés. […] On est passé aussi de la course à la Lune à celle vers Mars… Les États-Unis doivent aller plus loin, en effet. La Lune, ils la laissent désormais à la Chine et à l’Inde. Par ailleurs, la grande différence entre les États-Unis et l’Europe dans le domaine spatial, c’est la capacité américaine à faire rêver le public. Les Européens expliquent leurs projets spatiaux en mettant en avant les services, les applications, les télécommunications, les satellites, en oubliant la part de rêve. Mais l’important est
qu’on relance la conquête spatiale, on reparle de missions sur Mars, de vols habités. […]François Bougon – Vous avez évoqué l’« utilisation pacifique », mais cela ne correspond guère à l’image que nous en avons…
Philippe Achilleas – C’est un principe en trompe-l’œil. L’article IV du traité de l’espace explique que la Lune et les autres corps célestes doivent être utilisés à des fins exclusivement pacifiques. En revanche, pour l’espace situé autour de la Terre, le seul principe posé est l’interdiction de placer en orbite des armes de destruction massive. Donc, a contrario, on peut utiliser les orbites terrestres pour placer d’autres types d’armes, par exemple des boucliers antisatellites. Il existe déjà des armes dans l’espace, les satellites antisatellites par exemple. Nous avons assisté à des essais de destruction de satellites menés par des fusées lancées depuis le sol par la Chine et les États-Unis. C’est licite, il est possible d’utiliser l’espace pour soutenir des activités militaires sur Terre.
1 Philippe Achilleas est le directeur de l’Institut du droit de l’espace et des télécommunications et professeur de droit public à l’université Caen-Normandie.
Source : François Bougon, « Les nouveaux explorateurs de l’espace sont les patrons
de l’Internet », Le Monde, 12 avril 2016
La Chine, puissance maritime, puissance spatiale (Centres étrangers, Afrique, jour 1, 2024)
En analysant les documents, en les confrontant et en vous appuyant sur vos connaissances, montrez que les ambitions maritimes et spatiales chinoises témoignent d’enjeux géopolitiques majeurs.
Document 1 :
« Les trois hommes, qui avaient décollé à la mi-juin, ont passé trois mois dans la station chinoise. Huit lancements supplémentaires sont encore nécessaires à sa construction1.
La Chine engrange un succès dans le cadre de son ambitieux programme spatial. Ses trois astronautes sont revenus sur Terre, vendredi 17 septembre, après un séjour de trois mois dans la station spatiale chinoise, en cours de construction, dont ils étaient les tout premiers occupants. Leur capsule de retour ”s’est posée avec succès” dans le désert de Gobi (dans le nord-ouest de la Chine) vers 7 h 35 (à Paris), a fait savoir l’agence spatiale [chinoise] chargée des vols habités (CMSA).
Les trois hommes avaient décollé à la mi-juin au départ du centre de lancement de Jiuquan, non loin du lieu où ils ont atterri. Leur mission, Shenzhou-12, était la plus longue jamais effectuée dans l’espace par des Chinois. La CMSA a ainsi salué le ”succès total” de la mission, nouvelle étape de l’ambitieux programme spatial chinois, qui a déjà posé des sondes sur la Lune, sur Mars, et envisage d’envoyer un équipage sur l’astre lunaire d’ici à 2030.
”La mission Shenzhou-12 a atteint son objectif, qui était d’activer la nouvelle station et de la rendre opérationnelle”, a déclaré Jonathan McDowell, astronome au Centre Harvard-Smithsonian pour l’astrophysique, aux États-Unis.” Cela ouvre la voie à de futures missions régulières dans la station. C’était très important et véritablement primordial de réussir ces débuts”, a également noté Chen Lan, analyste du site
GoTaikonauts, spécialisé dans le programme spatial chinois. […]Nommée en anglais CSS (pour ”Chinese Space Station”) et en chinois Tiangong (”Palais céleste”), la station, une fois totalement assemblée, aura une taille comparable à celle de l’ancienne station soviétique Mir (1986-2001). Sa durée de vie est annoncée d’au moins dix ans. L’ambition chinoise de bâtir une station a été nourrie par le refus américain d’accepter des Chinois dans le programme de la Station spatiale internationale (ISS), une collaboration entre les États-Unis, la Russie, le Canada, l’Europe et le Japon.
Shenzhou-12 était la première mission habitée chinoise depuis près de cinq ans et une question de prestige pour le Parti communiste chinois (PCC), qui célèbre cette année son centenaire.
Si ”la Chine est devant l’Europe en termes de vols habités”, il y a ”encore des écarts” avec les États-Unis, et ceux-ci ”mettront plus d’une décennie, voire davantage, à être comblés”, a encore estimé Chen Lan.
Il a notamment souligné l’avantage des États-Unis en matière de technologies ou encore de réduction des coûts, avec l’utilisation désormais de lanceurs réutilisables pour atteindre l’ISS. ”Mais la principale avance américaine réside dans l’expérience”, a aussi noté Jonathan McDowell. ”Les astronautes chinois ont par exemple effectué
[lors de cette mission] deux sorties dans l’espace. C’est loin des centaines réalisées avec l’ISS. Cette quantité fait la différence”. »Source : d’après « Les premiers astronautes de la station spatiale chinoise sont
revenus sur Terre », Le Monde avec AFP (Agende France-Presse), 17 septembre
2021, disponible sur https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/17/lespremiers-taikonautes-de-la-station-spatiale-chinoise-sont-revenus-surterre_6095000_3210.html (consulté le 12 décembre 2023).
1Fin de l’assemblage en novembre 2022.
Document 2
Métropole, sujet de remplacement, jour 2 (2022)
Les États-Unis, affirmation de puissance et rivalités dans les nouveaux espaces de conquête. En analysant les documents, en les confrontant et en vous appuyant sur vos connaissances, expliquez les stratégies menées par les États-Unis pour affirmer et garantir leur puissance dans les nouveaux espaces de conquête.
Document 1 :
Traduction : « The Next Space Race » signifie « la nouvelle course à l’espace ».
Document 2 :
Les 3 lignes le long des côtes n’ont pas de signification particulière.