Richepance n’ayant pas survécu aux fièvres, Lacrosse revient sur le devant de la scène et organise la répression contre les derniers résistants
Au Moule, le 29 octobre 1802
R. Lacrosse, contre amiral, Capitaine général de la Guadeloupe et dépendances,

au citoyen Arnauld

Lacrosse
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L’objet principal, citoyen président, de la création du tribunal spécial, qui doit siéger à Sainte-Anne, est la punition des auteurs et complices des assassinats commis dans la nuit du 6 au 7 ; En conséquence, vous y ferez traduire tout individu qui, d’après vos présomptions, serait prévenu d’y avoir participé directement ou indirectement. Et comme les colonies doivent être régies par des lois spéciales, on ne peut, dans les circonstances extraordinaires où se trouve particulièrement la Guadeloupe, se dispenser de lui appliquer la rigueur de ce système et des principes qui la justifient. Ainsi le genre de supplice à exercer contre les scélérats qui ont trempé dans le massacre de Sainte-Anne, doit offrir aux malintentionnés l’exemple le plus terrible. Vous penserez donc comme moi, Citoyen, que le supplice de la potence n’expiant pas assez le crime de ceux des assassins que la loi condamne à la peine de mort, ils doivent être rompus vifs et expirer sur la roue. Dans ce nouveau genre de supplice à exercer contre les grands coupables, il sera nécessaire que les jugements du tribunal soient précédés de considérants conformes à ceux qui ont motivé mon arrêté. Les geôles de Pointe-à-Pitre et du Moule sont déjà encombrées : il faut les déblayer le plus tôt possible.
Lacrosse



Texte intégral d’une lettre reproduite par Auguste Lacour, Histoire de la Guadeloupe, tome troisième : 1798-1803, Basse-Terre, 1858, rééd. EDCA, 1976, p. 413.