Voici une proposition de mise en activité autour de l’humour en général et du journal d’opinion Charlie Hebdo en particulier. L’objectif ici est de décortiquer les mécanismes de l’humour et de saisir les différentes catégories existantes afin de montrer que chacune répond à un objectif différent tout en s’inscrivant dans les cadres définis par la loi. Le contenu-même de Charlie Hebdo n’est pas abordé, il peut être abordé dans une séance spécifique consacrée au contenu des journaux d’opinion utilisant l’humour (avec Fakir par exemple)
L’aspect législatif ne doit pas être négligé, il s’agit de présenter ici les tenants et les aboutissants de la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Depuis 2015, textes, dessins et analyses sont disponibles et il peut paraître compliqué de faire une sélection. Ici cette dernière est basée sur le temps présent et le dessin de presse.

-Cinq thèmes sont ici proposés à l’étude :

GROUPE 1 : QUE DIT LA LOI ?
GROUPE 2 : PEUT-ON RIRE DE TOUT ?
GROUPE 3 : LES DIFFERENTS TYPES D’HUMOUR
GROUPE 4 : CONTEXTUALISER L’HUMOUR
GROUPE 5 : HUMOUR ET RELIGION

-Mise en œuvre :
-Veillez à obtenir une salle informatisée ou le CDI
-Diviser la classe en 5 groupes de 2 ou 3 élèves. Le travail doit être effectué en 1 ou 2 heures, puis les élèves passent par groupe en classe pour présenter le résultat de leur recherche. Le débat final peut tourner autour de d’un thème en fonction de l’intérêt et des questions soulevées par les élèves.

Les risques :
-Se retrouver débordé(e) par des exemples de dessins complexes sortis de leur contexte que les élèves ont pris au 1er degré. Le professeur peut reprendre la main en décortiquant par exemple la Une de CH consacrée au petit Aylan : celle-ci est expliquée sur le site officiel de Charlie par son auteur, Luz.
-Dessiner Mahomet : il faut revenir sur la notion de blasphème et d’interdit qui n’engage que le croyant et qui est très relative en fonction des époques et des courants religieux. Le professeur peut s’appuyer sur les fonds en ligne du British Museum pour montrer que dans le monde musulman l’interdit est relatif. Il est possible de le démontrer aussi dans les autres religions : exemple : le bouddhisme : le courant « Theravada » ou « Petit Véhicule » (Laos / Cambodge) interdit aux femmes de toucher les statues de Bouddha contrairement au courant du « Grand véhicule » (Népal)
-Le cas de Dieudonné n’est pas abordé ici mais la question peut surgir chez les élèves. Bien que cela soit très délicat à construire, il est possible de monter une séquence très factuelle autour de l’humour politisé mettant en parallèle les carrières les amitiés et les engagements politiques de Dieudonné d’un côté, de Guy Bedos (par exemple) de l’autre afin de marquer les différences. Les élèves ignorent assez souvent ces aspects-là.

Bien sûr selon le type de classe et le profil des élèves, la séquence peut être plus ou moins facile à mener et elle doit être accompagnée par d’autres séquences complémentaires, mais « on ne lâche rien ! »


[Dessin de Riss, publié le14 janvier 2015
dans Charlie Hebdo « le numéro des survivants »]