En cette fin juillet 1944, la situation est particulièrement instable. Les Alliés, qui ont débarqué depuis le 6 juin, progressent vers la capitale. Le 20 juillet, un attentat contre Hitler et une tentative de putsch ont échoué; les responsables de la Gestapo, arrêtés par les militaires de la Wehrmacht, sont relâchés.
Aloïs Brunner, commandant du camp de Drancy, profite de la confusion pour poursuivre jusqu’au bout sa folie meurtrière. Il envoie ses commandos dans les maisons de l’UGIF de la région parisienne, qui hébergent les enfants juifs fichés par les nazis, et « rafle » des centaines d’enfants, dont 18 nourrissons.
Le 31 juillet 1944, le convoi 77, dernier grand convoi de déportés de Drancy, emporte vers le camp d’extermination d’Auschwitz 986 hommes et femmes, et 324 enfants.
Sur les 1310 déportés, 836 sont, dès leur arrivée à Auschwitz le 5 août, dirigés vers les chambres à gaz.
Seulement 250 déportés (157 femmes et 93 hommes) auront survécu aux travaux forcés, aux sévices, aux expériences pseudo-médicales et aux privations à la fin de la guerre, en mai 1945. Certains sur place, dès fin janvier, beaucoup dans d’autres camps, y compris après la marche dite de la mort.