Voici un livre d’histoire important et ambitieux dont la publication survient à un moment opportun à plusieurs titres. En effet, depuis quelques mois, les questions de la traite et de l’esclavage ont fait irruption dans le débat public français. Leur traitement dans les programmes scolaires comme dans les cursus universitaires et, plus largement, dans la mémoire collective nationale constitue désormais un enjeu politique. En témoigne la loi votée en mai 2001 à l’initiative de Christiane Taubira [1]
[1] Cette loi, composée de sept articles, indique notamment…
, loi prolongée en avril 2005 par les recommandations d’un Comité pour la mémoire de l’esclavage, créé par le ministère de l’Outre-Mer, et soutenue par une ample mobilisation associative. À l’évidence, le sujet ne relève pas seulement de la discipline historique. Il suscite au contraire des débats passionnés où se mêlent des enjeux complexes d’histoire et de mémoire. Même s’il convient de se méfier de certains usages politiques du passé et de garder à l’esprit que les travaux d’histoire n’ont pas vocation à répondre aux demandes mémorielles, il faut se réjouir de l’attention désormais portée à des questions qui ont trop longtemps souffert d’une occultation officielle.
L’article du Monde de Olivier Grenouilleau.