Si l’on peut être habituellement réservé sur ce type d’ouvrage qui dans la plupart des cas n’apporte pas vraiment de plus-value aux élèves destinataires que les manuels et surtout le cours des professeurs, ce n’est pas le cas de celui-ci. En moins d’une centaine de pages, très largement illustrées par des croquis et des cartes pour la partie géographie, les deux auteurs que nous connaissons bien, Thomas Merle et Camille Guillon ont réalisé la performance de fournir une véritable aide au travail pour les élèves qui souhaiteraient, non seulement approfondir, mais également découvrir dans certains cas, un programme de tronc commun en histoire et géographie qui doit être couvert par le professeur « à marche forcée ».
Les difficultés sont connues au niveau des terminales. Le volume horaire pour un programme qui commence en histoire à partir de 1929, avec des notions qui ne sont pas forcément évidentes à aborder, sans parler d’espaces géographiques particulièrement étendus n’est manifestement pas suffisant. La compensation par le renforcement du volume horaire de l’enseignement de spécialité a pu se retrouver de façon globale, mais pour le tronc commun le compte n’y est pas vraiment.
Nous avons aussi que ces ouvrages ont également pour fonction de rassurer les parents d’élèves qui peuvent voir avec satisfaction leur progéniture les utiliser. Il faudra quand même voir quelles sont les conséquences des nouvelles évaluations en contrôle continu en termes d’acquis.
Histoire – Géographie – Un fond attractif…
Cet ouvrage se présente de façon attrayante avec une fiche d’objectifs, une intéressante méthode sur les différentes formes de mémorisation et différentes activités présentées de façon ludique comme le puzzle sur les facteurs de la crise de 1929, mais en réalité parfaitement adapté à la compréhension des liens logiques, aux mécanismes de la causalité. Cela est parfois difficile à faire comprendre à des élèves qui fonctionnent sur l’immédiateté de l’information. On trouve également des exercices classiques du type quiz qui ne peuvent pas faire de mal pour alimenter une révision.
Certains exercices comme celui de la page 24 sur les relations internationales avec l’association d’une citation à son auteur présentent un grand intérêt. Cette activité suppose, au-delà de la mémorisation, une compréhension des enjeux de la question.
Je regarde très attentivement la manière dont les questions européennes sont traitées dans les ouvrages scolaires. Ce sont souvent les plus difficiles à aborder, celles qui suscitent souvent le moins d’intérêt des élèves, et parfois de leurs enseignants. L’union européenne fait assez peu rêver. On appréciera dans cette partie la qualité de la démarche qui permet en deux pages d’avoir des bases suffisantes pour connaître le fonctionnement de l’Union mais également ses limites. La même qualité d’argumentation se retrouve dans la partie consacrée à la France ces régions dans l’union européenne, un sujet là aussi qui n’est pas forcément propre à déclencher les enthousiasmes. Page 89, la présentation des lignes de force et recommandations du territoire français à toutes les échelles et l’évocation des régions européennes associées apporte une vraire plus-value.
… Pour traiter le programme
Au final, même si souvent la tendance est de considérer que le cours du professeur et le manuel devrait dans un monde idéal suffire pour se confronter aux évaluations terminales dans de bonnes conditions, force est de constater que les limitations horaires, sans parler des contraintes sanitaires diverses, abordées d’ailleurs dans l’ouvrage, rendent parfois utile ce type de complément. Pour en avoir examiné quelques-uns, utilisés par mes élèves, celui-ci est très largement au-dessus, et pas seulement parce que ses deux auteurs sont des Clionautes.
C’est surtout un ouvrage utile, parfaitement accessible, y compris en terme de prix, et solidement documenté. Je vois très souvent dans cette catégorie « d’aides pédagogiques » des résumés de fiches de cours avec un abus de surlignages et de couleurs qui ne dissimule pas la pauvreté du fond. C’est loin d’être le cas ici.