L’émission
À la recherche de copains rappeurs, Fred et Sabine parcourent la cité des 4 000 (4 000 logements) à La Courneuve, en banlieue parisienne.

C’est l’occasion d’une promenade dans le temps où l’on comprend la nécessité de construire dans l’urgence, durant les années 1950, des « grands ensembles » pour faire face au triple mouvement démographique de l’exode rural, du baby-boom, et ultérieurement des flux migratoires avec rapprochements de conjoints. On comprend aussi comment cet habitat, qui représentait un véritable progrès social, est devenu un endroit de mal-vivre où les jeunes ne tombent cependant pas nécessairement dans la délinquance.

Pistes à suivre
[Éducation civique, collège ; ECJS, 2de]

La vie de banlieue

Montrer comment le reportage véhicule l’image négative de la banlieue puis la nuance systématiquement : construire un tableau à double entrée (périodes et spécificités).

Lister les différentes causes qui sont à l’origine de la situation actuelle de tension, puis les solutions qui y sont apportées.

Recenser les activités des jeunes de La Courneuve. Quels sont les acteurs sociaux à l’origine de ces actions ? Les associations peuvent-elles compenser l’exclusion économique ?

Montrer en quoi il existe à la fois un contrôle social fort (en particulier sur les filles) et une anomie. Montrer comment il y a eu destruction du lien social, apparition d’une situation totalement nouvelle sur le plan social, puis reconstruction de formes différentes de solidarité.

Partir, rester
Résumer l’histoire des grands ensembles pour comprendre comment un progrès social est devenu un « ghetto ». Quel est l’effet pervers de la politique d’accès à la propriété ? On peut approfondir par la sociologie de l’école de Chicago qui explique la constitution de ghettos noirs par le départ progressif et volontaire des Blancs. Pourquoi les populations sont-elles actuellement « prisonnières » des grands ensembles ?

Quelles solutions envisage-t-on pour recréer de la mixité sociale ? (Loi sur « l’obligation » de construction de 20 % d’habitat social, destruction des « barres » de HLM pour de petits immeubles.)

Établir des liens avec l’actualité
Débattre du thème de la place des filles dans les cités à partir des articles parus dans les journaux sur le mouvement lancé par les jeunes femmes de la cité Balzac de Vitry-sur-Seine (où Sohane a été brûlée vive par son ex-ami).
Organiser un débat sur l’attitude à adopter par la police dans les banlieues (répression, prévention, socialisation).

On s’appuiera sur les déclarations, le 19 février 2002, du ministre de l’Intérieur à Toulouse (à propos des matchs de rugby police-jeunes par la police de proximité), qu’on confrontera aux propos du sociologue Azouz Begag : « Un tiers des jeunes sont « intégrés » (…) , un tiers sont « désintégrés » (…), un tiers peut basculer d’un côté comme de l’autre au gré des circonstances. »

Pour en savoir plus
PEILLON Pierre, Utopie et désordre urbains : essai sur les grands ensembles d’habitation, L’Aube, 2001.
VIEILLARD-BARON Hervé, Les Banlieues : des singularités françaises aux réalités mondiales, Hachette, coll. « Carré géographie », 2001.

Jocelyn Petit, professeur de SES