Extrait de Lennox Honychurch, The Dominica story, a history of the Island, MacMillan Education Ltd, London, Basingstoke, 1995, traduction : Dominique Chathuant, 1998.

La traduction est fidèle au titre original, bien que les esclaves ne soient pas des citoyens français mais des biens meubles. Le premier paragraphe est le texte de l’historien Lennox Honychurch. Le second, cité dans son livre, est celui d’un Américain visitant la Dominique entre 1833 et 1848.


Conséquence de l’émancipation, la Dominique se retrouva, une fois encore, en train d’influencer les événements des îles françaises voisines. L’esclavage ne fut pas aboli dans les colonies de Martinique et Guadeloupe avant 1848 et, pendant 14 ans, la liberté des côtes de la Dominique entraîna les esclaves français dans les turbulents canaux marins. John Gurney, un Américain qui visite la Dominique en 1840, décrit l’exode dans les lettres adressées à ses amis à New-York.

[…] depuis le signal de l’émancipation, plusieurs centaines d’esclaves, ont organisé leur fuite vers la Dominique, en particulier, je crois, ceux de la Guadeloupe. Ces pauvres créatures courent des risques prodigieux en tentant de traverser les eaux, dans de petits bateaux ouverts ; et nous sommes avertis qu’au moins le tiers d’entre eux a péri avant d’atteindre l’île. Un solide gaillard est arrivé sur la côte de la Dominique après un péril extrême sur ce qui restait d’un radeau qu’il avait construit à partir d’un robuste tronc […], On nous a rapporté d’excellentes nouvelles du comportement et de l’industrie de ces esclaves enfuis, une fois à la Dominique […]

Cité par Lennox Honychurch, The Dominica story, a history of the Island, MacMillan Education Ltd, London, Basingstoke, 1995