Règnes de Louis XVIII, roi de France (1814/1815-1824) ; Charles X, roi de France (1824-1830) :

En 1814, à la suite des défaites de Napoléon Ier, la France est envahie. Louis XVIII de Bourbon, comte de Provence, frère de Louis XVI (guillotiné le 21 janvier 1793), monte sur le trône, considérant qu’il s’agit de la 18e année de son règne (le petit Louis XVII est vraisemblablement décédé en 1795 à la prison du Temple). 25 ans après 1789, Louis XVIII doit arbitrer entre les ultraroyalistes, partisans d’un retour à l’Ancien-Régime, et une France qui a bien changé. A l’instar des rois médiévaux, il octroie au peuple une charte. A la vérité, ce cadeau au peuple n’est qu’une façon d’accepter l’idée de constitution en évitant d’avoir à revenir sur 25 ans d’histoire. C’est trop pour la droite ultraroyaliste et peu pour la gauche libérale, obligée d’accepter le retour du drapeau blanc qui avait disparu en 1789. Exilé à l’île d’Elbe, Napoléon revient au pouvoir en 1815, pendant trois mois (les Cent-Jours) mais doit de nouveau s’exiler après Waterloo.

A partir de 1820, la droite ultra acquiert de plus en plus d’influence au gouvernement. En 1824, Charles, comte d’Artois, succède à son frère Louis. Proche des ultras, il pratique une politique cléricale et réactionnaire. Il se fait sacrer à Reims en 1825 et renoue avec les pratiques magico-religieuses (le toucher royal des malades des écrouelles) fortement mises en doutes au temps de Louis XV et Louis XVI. En 1827, intervient une première tentative pour supprimer la liberté de la presse : «la loi de justice et d’amour». En 1830, il tente de rassembler l’opinion autour de la conquête de l’Algérie à la suite du coup d’éventail du Dey d’Alger à l’ambassadeur de France (celui-ci réclamait en vain le paiement d’une dette contractée en 1795, quand Alger prétait des tonnes de blé pour combattre la disette en France).
Le 26 juillet 1830, Charles X publie les quatre ordonnances censées bâillonner l’opposition libérale. Le soulèvement de Paris l’oblige à s’enfuir.