

Espérant imposer l’idée d’une représentation coloniale à Versailles, le club Massiac y introduit une délégation qui s’immisce illégalement dans la représentation du Tiers. La présence de ces hommes au Serment du Jeu de Paume rend leur éviction difficile.

La représentation de Saint-Domingue est finalement ramenée à six. Reste que la question du statut des hommes a été posée, ouvrant une brêche dans l’édifice esclavagiste.
Deux questions se posent aux assemblées. D’une part, celle de la citoyenneté des libres de couleur. D’autre part, celle de l’abolition. En août 1789, la Constituante abolit les privilèges et proclame les Droits de l’Homme et du Citoyen.
Voté dans l’enthousiasme par des parlementaires débutants, le texte du 26 août semble abolir ipso facto l’esclavage et la discrimination. A la vérité, les députés ont, pour la plupart, oublié les colonies. La Déclaration, en donnant une base juridique aux revendications des Amis des Noirs, va obliger les assemblées successives à légiférer et, partant, à donner un caractère concret aux idées des Lumières. La première assemblée concernée est la Constituante. Ayant proclamé les Droits de l’Homme, cette assemblée va paradoxalement donner un cadre juridique à l’oppression d’une catégorie d’hommes par une autre.

